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Université des Comores I Entre redressement et lutte contre l’anarchie

Université des Comores I Entre redressement et lutte contre l’anarchie

Éducation | -   Abdallah Mzembaba

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A l’ouverture de cette nouvelle année universitaire, dont la rentrée est prévue ce lundi matin, le président de l’Université des Comores, Abdullah Ben Saïd Hassane, a convié une partie de la presse écrite, jeudi dernier dans son bureau, pour faire le bilan de l’année écoulée et annoncer les perspectives, surtout financières, de l’institution.

 

La rentrée universitaire de l’année 2019-2020 a lieu ce lundi 16 septembre et, dans ce cadre, le président de l’Université des Comores (Udc), Abdullah Ben Saïd Hassane, s’est adressé à certains médias de la presse écrite jeudi dernier dans son bureau. L’administrateur provisoire est revenu sur l’exercice écoulé avant d’annoncer les perspectives financières de l’institution qui fête cette année ses 16 ans.

La suppression en 2006 de la taxe sur le riz ordinaire

Plongée dans des difficultés financières depuis plusieurs années, l’Université des Comores peine à sortir de l’eau et est régulièrement oxygénée par le gouvernement qui, en plus de sa subvention habituelle, doit donc assurer des charges supplémentaires. Pour endiguer ces problèmes et retrouver une santé financière, le président de l’institution et son équipe ont mis en place une série de mesures visant, entre autres, à redonner du souffle à une université presque à terre. Les dites mesures sont d’ordre financier, pédagogique ou encore administratif.

La subvention de l’Etat

Dans une note datant de jeudi 12 septembre, Abdullah Ben Saïd Hassane explique que la suppression en 2006 de la taxe sur le riz ordinaire, la baisse en 2016 du droit d’inscription à hauteur de 40% ou encore le gel de l’allocation issue de la taxe douanière, laquelle rapportait 200 millions et contribuait «à hauteur de 90% à compléter la subvention de l’Etat pour assurer le paiement des salaires de mai jusqu’à septembre de chaque année, période non couverte par les ressources propres», et dans l’optique d’une solution définitive pour arranger les difficultés financières, ces mesures «exceptionnelles» vont assurer «la survie et le redressement de l’institution».

Dans les faits, ces mesures toucheront aussi bien les enseignants (2 heures gratuites d’enseignement) que les étudiants (visite médicale obligatoire fixée à 5.000 francs). On rappellera qu’à sa nomination le 10 septembre 2018, Abdullah Ben Saïd Hassane avait pour mission de garantir la rentrée universitaire, se pencher sur le budget de l’université, assurer la révision des textes, laquelle révision devait être axée sur la gouvernance (loi sur l’Udc, statut et règlement intérieur) et les plans stratégiques et de développement et enfin faire faire un audit.

une autoévaluation institutionnelle

Ce dernier est en cours depuis le 5 septembre dernier et devrait durer jusqu’au mois d’octobre prochain. Il est exécuté par un cabinet d’audit Mauricien. Quant aux autres missions «elles sont remplies», assure Abdullah Ben Saïd Hassane. On notera qu’en plus de cet audit en cours, une autoévaluation institutionnelle débutera le dimanche 15 septembre prochain et sera assurée par un expert malgache dépêché par l’Agence universitaire de la Francophonie qui en est le bailleur. La mission va durer jusqu’au mois de décembre de cette année. Autant dire qu’avec tous ces contrôles et ces évaluations autant financiers, pédagogiques qu’administratifs, l’Université des Comores cherche à tourner le dos à son passé. Et pour Abdullah Ben Saïd Hassane, le maitre mot c’est «redressement». Le président de l’Udc affirme, par ailleurs, que les recettes internes de l’institution se sont améliorées comparativement à celles des dernières années, notamment grâce à une panoplie de mesures prises par Abdullah Ben Saïd Hassane (lire encadré). 


Les mesures financières pour faire remonter la pente

Selon Abdullah Ben Saïd Hassane, l’Université pourra cette année faire plus de 100 millions d’économie en se serrant la ceinture et mettant un point d’orgue à lutter contre la gabegie. Ainsi, les heures supplémentaires sont désormais facturées 4.000 francs au lieu de 4.750 fcs. Cette décision fera gagner à l’Udc la somme de 26 millions de francs. Aussi, chaque enseignant permanent devra enseigner deux heures gratuites durant l’année. 60 millions de francs seront ainsi économisés. Enfin, certains enseignants ne remplissent pas les 12 h de temps d’enseignements hebdomadaires qui leurs sont imposés. Au lieu des 2.600 heures réglementaires l’année. «Ils sont seulement à 1.000 ce qui veut dire qu’ils nous coûtent 100.000 francs par heure. Si certains sont à 2 ou 4 heures par semaine d’autres sont quasiment à zéro heure hebdomadaire», déclare Abdullah Ben Saïd Hassane.

Les enseignants sous utilisés seraient au nombre de 20. Désormais, ces derniers seront soit recyclés, soit mis à la disposition de la Fonction publique, soit ils partiront à la retraite. Et à propos de retraite, l’âge de départ étant de 65 ans pour les enseignants-chercheurs de l’Udc, «les nombreux départs cette année nous ferons faire des économies. Rien que le personnel administratif devrait nous faire faire des économies de 8 millions de francs comoriens. Pour ce qui est des enseignants sous utilisés, ils nous font perdre environs 92 millions par an et nous allons y mettre un terme». Toujours dans sa quête contre la gabegie, Abdullah Ben Saïd Hassane a mis un terme aux paiements manuels et fait réduire la dette de l’Udc à 120 millions annuels depuis qu’il est là. En 2018, les dettes auprès de la Caisse nationale de retraite mais aussi des vacataires et celle liée aux heures supplémentaires s’élevaient à 170 millions.

 

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