Le processus électoral, jusqu’ici en cours à l’Université des Comores, vient d’être annulé par un décret pris par le chef de l’Etat le lundi 10 septembre. «Le processus pour l’élection du président de l’Universités des Comores est annulé », indique l’article 2 du décret N°18-83/PR qui précise que l’annulation du processus électoral est motivée par le «blocage du processus pour l’élection du président de l’Université des Comores», le «dépassement de la durée de l’intérim de la présidence, assuré par le secrétaire général» et «l’impossibilité d’assurer le fonctionnement normal de l’Université en conformité avec les lois et les règlements qui la régissent».
Un retour en arrière à l’Anglais ? Un comité intérimaire est nommé dans la foulée pour expédier les affaires courantes de l’institution. Il s’agit de l’un des compromis arrachés par les responsables du syndicat au cours de la seconde réunion de Beit Salam. Si la publication du décret présidentiel vient de sonner le glas du scrutin de l’Université des Comores (Udc), rien ne dit que le processus n’allait pas reprendre.
Le Comité intérimaire doit à nouveau organiser des élections pour élire un président, selon l’esprit et la lettre du Protocole d’accord signé samedi 8 septembre. A en croire le secrétaire général du Sneuc, Hassane Youssouf, les élections seront organisées par ce comité intérimaire, précisant que cela a été mentionné noir sur blanc sur le protocole d’accord. On rappelle que le premier tour de l’élection de l’Udc avait porté en tête Achmet Saïd (47.68%) des voix et Ouledi Ahmed (32.12%). Le second tour devant opposer ces derniers n’a jamais eu lieu. Fixé au 14 mai, soit une semaine après le premier tour, il a été suspendu in extremis jusqu’à nouvel ordre par le ministre de l’Education de l’époque, Salime Mohamed Abderemane, qui serait saisi par un recours du deuxième candidat.
Ce report est à l’origine des multiples remous et crises qui ont depuis émaillés les quatre mois suivant la suspension du scrutin, empoisonnant le fonctionnement de l’université. Avec comme conséquence, le prolongement de la période intérimaire assurée depuis le mois de mars, par le secrétaire générale de l’Université Nassurdine Ali Mhoumadi. Puis s’en est suivie, la grève des enseignants de l’université qui jugeaient trop long l’intérim. Le protocole d’accord signé entre le gouvernement et le syndicat des enseignants de l’université des Comores(Sneuc), samedi 8 septembre, a été salué par les enseignants qui ont obtenu gain de cause, notamment sur la question de l’intérim jugé «cauchemardesque».
