L’administration centrale de l’université a annoncé, le 20 mars, la signature d’un accord portant mise en place d’une mutuelle de santé. Selon un communiqué publié sur Facebook, le même jour, il s’agissait des accords de principe entre l’Université et des établissements sanitaires. «L’Université des Comores communiquera aux étudiants le moment où la mutuelle sera opérationnelle», indiquait-on dans le post, partagé sur les réseaux sociaux. L’évènement était censé réjouir les étudiants, premiers bénéficiaires. Mais ces derniers sont déjà vent debout contre le sort réservé à la nouvelle mutuelle.
Pour exprimer leur ras-le-bol, ils ont organisé simultanément des sit-in samedi 1er avril dans différents sites universitaires. A l’Institut universitaire des technologies (Iut), les étudiants brandissaient des affiches dans lesquelles on pouvait lire les slogans suivants comme : «60 millions de francs volés aux étudiants, honte à vous». A Mvuni aussi, la manifestation a eu lieu avec les mêmes messages. Une façon pour les étudiants de dénoncer cette mutuelle qu’ils qualifient de «fictive».
61 millions de francs
Depuis la rentrée jusqu’à nos jours, aucun étudiant n’a pu bénéficier des prestations de la mutuelle alors que chacun devait payer 5000 francs, en plus du droit d’inscription. «Nous sommes déjà au mois d’avril. Dans trente jours, nous commencerons les examens de fin d’année. Cela veut dire que nous avons versé de l’argent pour rien sachant qu’une fois en vacances, la mutuelle devient obsolète. Pour cette raison, nous avons décidé de hausser le ton en leur faisant comprendre que nous ne sommes pas dupes», a expliqué, un des manifestants qui se trouvait à l’Iut, avant-hier samedi.
Dans la foulée, le «Collectif des étudiants indignés», informe que les pionniers du mouvement se sont organisés, à sortir un communiqué. Selon celui-ci, il y aurait eu 12 614 étudiants qui ont cotisé, soit la somme de 63. 070 00 millions de francs. «Aujourd’hui, à moins de deux mois de la fin d’année, cette mutuelle n’est pas encore opérationnelle. Nous avons essayé à plusieurs reprises d’obtenir des explications de la part de l’administration de l’Université mais sans succès. Jusqu’à présent, personne ne nous a répondus. Nous nous sentons trahis. Nous espérons que des mesures concrètes seront prises très rapidement pour remédier à cette situation», élucide la déclaration écrite.
Les auteurs appellent ainsi le chef de l’État et le ministère de l’Enseignement supérieur à agir contre ces «pratiques malsaines». Le communiqué précise enfin que cette démarche n’est autre qu’un acte de dénonciation «visant à alerter et à prévenir les prochaines générations contre les mêmes injustices». Dans le compte-rendu sur les accords signés le 20 mars, l’administration centrale avait cité un certain nombre de raisons qui seraient à l’origine de ces retards, notamment la mise en place d’une structure composée de membres de l’Université et d’étudiants pour plus de transparence dans la gestion. Un argument qui, visiblement, n’arrive pas à convaincre les principaux bénéficiaires.