Ouverte en septembre 2003, l’Université des Comores n’a jamais pu délivrer de diplômes à ses milliers d’étudiants. Pour l’heure, toutes les promotions ont en effet eu droit à des attestations. Seulement, depuis quelques années, des informations sur la confection des diplômes circulent. Et si effectivement, cela s’avère vrai, les milliers de personnes concernées doivent (encore) s’armer de patience puisque tout n’est pas encore au point. Néanmoins, l’administrateur de l’Université de Comores, Ibouroi Ali Toibibou tient à rassurer au sujet des diplômes que cette fois «nous irons jusqu’au bout et ferons le nécessaire pour que tout soit prêt et que ces diplômes soient remis aux personnes concernées».
A l’en croire, il ne reste que des travaux techniques. «Nous nous sommes donné les moyens de résoudre ce problème, même s’il n’est pas facile mais nous irons jusqu’au bout», s’exprime-t-il. L’intéressé souligne ensuite : «nous traitons les dossiers mais évidemment il y a des problèmes internes et externes à résoudre, car nous avons aussi des partenaires dans ce dossier. Surtout, on ne peut pas, après tant d’années d’attente, délivrer des diplômes pour une partie des générations et en laisser d’autres. Il faut que tout soit prêt au même moment sinon nous pourrions avoir droit à des accusations de favoritisme notamment».
Du côté du prestataire, Graphica, son patron, Hamidou Mhoma, chargé de l’impression des diplômes, nous fait savoir qu’il aurait rempli sa part du contrat et qu’il reste en attente des données. «J’ai signé un contrat avec l’Université de Comores en décembre 2015 et il consistait à imprimer les diplômes allant de 2006 à 2015». L’intéressé estime même être allé au-delà de ce qui était prévu. «J’ai honoré mon engagement, nous avons imprimé en 2016 les diplômes de la promotion de 2014-2015, en 2019 ceux des promotions 2014, 2015, 2016 et 2017 et ce, tout niveau et toute discipline confondus. J’ai fait plus que prévu, j’ai imprimé même des diplômes de 2016 et 2017», a-t-il souligné.
Hamidou Mhoma rejette donc toute responsabilité et affirme que s’il y a des diplômes qui n’ont pas encore été imprimés c’est parce que «le service de scolarité de l’Université ne m’a pas donné des fichiers. Je ne peux pas inventer des diplômes. Il me faut une base et cette base ce n’est pas à moi de la constituer. Moi, j’ai imprimé tout ce qu’on m’a donné. Il n’y a aucun fichier en suspens». Il fera aussi savoir que des étudiants se sont rendus à Graphica pour chercher leurs diplômes, «je leur ai dit que je n’ai aucun papier chez Graphica, j’ai imprimé tous les fichiers que j’avais». Aussi, depuis la signature de «notre contrat, certains éléments du diplôme, comme l’or ont vu leurs prix augmenter et pourtant je n’ai jamais rien réclamé sur cet aspect».
Moinourou Moindjie