La Faculté Imam Chafiou de l’Université des Comores a organisé, jeudi 10 juillet dernier, une cérémonie de passation de service entre le nouveau doyen, Dr Toihir Ibrahim Moisi, et son prédécesseur, Dr Abdou Raouf Abdou Omar. Dans son allocution, Dr Toihir Ibrahim a exprimé sa gratitude au ministre de l’Éducation pour la confiance placée en lui, malgré la présence d’autres candidats qualifiés. Le nouveau doyen s’est engagé à poursuivre les projets lancés par son prédécesseur, notamment l’ouverture de départements d’administration et d’éducation, la création d’un programme de doctorat, et le renforcement du rôle de la Faculté Imam Chafiou comme porte-étendard de la langue arabe et de la diffusion de l’islam dans l’océan indien.

Il a exprimé sa volonté de collaborer étroitement avec les chefs de département et les enseignants afin de faire progresser la faculté tant sur le plan académique qu’administratif. Il a notamment appelé à l’élaboration d’une nouvelle stratégie permettant aux étudiants de maîtriser la langue arabe au point d’atteindre un niveau équivalent à celui d’un diplôme universitaire après trois années d’études.

Éloges et continuité

De son côté, Dr Abdou Raouf Abdou Omar a salué la nomination de Dr Toihir Ibrahim, le qualifiant d’«homme idéal, au bon moment et au bon endroit». Il a rendu hommage à ses engagements passés au service de l’islam, de la langue arabe et de l’éducation islamique aux Comores. L’ancien doyen a affirmé sa pleine disponibilité pour accompagner son successeur dans ses nouvelles fonctions et œuvrer ensemble pour le rayonnement de la faculté. Il a rappelé qu’il était l’un de ses fondateurs et qu’il avait occupé plusieurs postes de responsabilité avant d’en prendre la direction. Il a également annoncé son retour à l’enseignement, une vocation qu’il a toujours exercée avec passion. « Mes adieux concernent uniquement la fonction de doyen, pas la Faculté elle-même », a-t-il assuré.

Dr Abdou Raouf est revenu sur l’évolution de l’établissement, en rappelant qu’à ses débuts, la faculté comptait seulement 40 étudiants, deux enseignants titulaires de doctorat et un seul département. Aujourd’hui, elle regroupe plus de neuf départements et 58 enseignants. Il a insisté sur le fait que cette progression a été rendue possible grâce à l’engagement, au sacrifice et à un esprit de coopération, malgré les nombreux défis rencontrés depuis la création de la faculté et de l’université.
Dr Toihir Ibrahim Moisi a entamé sa carrière universitaire à l’Université des Comores en 2013 en tant que professeur-chercheur à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines.

Un riche parcours

Il a auparavant exercé diverses fonctions gouvernementales, dont celle de ministre de la Justice, de la Fonction publique et des Affaires islamiques de Ngazidja entre 2002 et 2006. Il a également été secrétaire général du bureau comorien de l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences (Alesco) de 2014 à 2015. Titulaire d’un doctorat en études arabes obtenu à l’Université Paris 8 en 2011, il détient également un master en linguistique et didactique des langues de la Sorbonne Nouvelle (2008), ainsi qu’un master en sciences de l’éducation et en langue arabe délivré par l’Institut international de Khartoum, où il a également décroché un diplôme supérieur dans la même spécialité (1988–1995).

Sa formation universitaire a commencé à la Faculté d’éducation de l’Université Al-Azhar au Caire, où il a obtenu un diplôme d’études supérieures entre 1983 et 1987, après avoir été diplômé de cette même université en 1983. Dr Toihir parle couramment l’arabe, le français et l’anglais, un atout qui renforce sa stature académique et scientifique, tant au niveau national qu’international.