Depuis le premier semestre de l’année universitaire 2024–2025, la Faculté des lettres et sciences humaines s’est dotée d’une plateforme numérique. Cette initiative, déjà opérationnelle, permet aux étudiants d’effectuer plusieurs démarches en ligne, notamment les réclamations, la consultation des relevés de notes et l’accès aux résultats. En supprimant le recours au présentiel pour ces procédures, la faculté entend moderniser ses services, réduire les délais de traitement et mettre fin aux longues files d’attente.
Cependant, malgré un lancement globalement réussi, l’accès à la plateforme demeure difficile pour une partie des étudiants, ce qui compromet leur capacité à faire valoir leurs droits de manière équitable. Les responsables de l’établissement affirment avoir mis en place cet outil pour garantir un meilleur accès aux services administratifs. Qu’il s’agisse de résultats, d’informations ou de réclamations, l’objectif est de simplifier les démarches et d’alléger la charge de travail de la scolarité.
L’efficacité de la plateforme
Mais sur le terrain, la transition ne fait pas l’unanimité. Certains responsables s’inquiètent du manque d’adhésion de nombreux étudiants, qui refusent de participer aux sessions de formation destinées à les initier à cet outil. «Les étudiants refusent de coopérer, voire même de se connecter au site. Ils disent qu’il n’est pas accessible», déplore le chef de la scolarité. Malgré ces difficultés, les autorités universitaires défendent les bénéfices du numérique. «La mise en œuvre du numérique permet aux étudiants d’acquérir de nouvelles compétences techniques, mais surtout d’éviter les pertes de documents comme les relevés. C’est un gain de temps considérable. Nous voulons faire du numérique un levier de modernisation et d’innovation», soutient le Recteur, Dr Ibouroi Ali Toibibou.
Le doyen de la faculté, Mohamed Ibrahim, souligne quant à lui l’efficacité de la plateforme. «Lors de l’affichage des résultats, plus de 800 étudiants se rassemblent, créant un véritable chaos. Désormais, chacun peut consulter ses données personnelles en ligne, où qu’il soit. Cela évite les attroupements et les pertes de temps», soutient-il.
Même constat pour Saïd Youssouf Ahmed, responsable de la scolarité, qui met en avant plusieurs avantages : gain de temps, sécurisation des données, réduction des déplacements inutiles. «Nous avons interdit l’accès aux bureaux pour les relevés de notes, notamment durant la deuxième session, afin d’alléger le travail du secrétariat », dit-il.
Selon lui, les premiers retours sont encourageants : «Les dépenses ont diminué au premier semestre. Les étudiants peuvent formuler leurs réclamations dès la publication des résultats, sans devoir attendre une date précise.» Fort de ces résultats, la faculté espère désormais bénéficier d’un hébergement officiel de la plateforme, auprès de Comores Telecom ou de l’Agence nationale de développement du numérique. Les étudiants, quant à eux, restent prudents. S’ils ne rejettent pas le principe du numérique, ils demandent des améliorations concrètes. «Nous ne sommes pas contre le changement, mais le site doit être accessible à tous. Nous voulons profiter de cette innovation, à condition que tout fonctionne correctement », plaident-ils.
Toimayat Hassane (stagiaire)
