Le personnel administratif, les ingénieurs, les administrateurs, les techniciens, les ouvriers et le personnel de service (Iatos) de l’Université des Comores (Udc) se sont réunis en assemblée générale extraordinaire samedi dernier à l’Ifere (Institut de formation des enseignants et de recherche en éducation) de Moroni. Le principal sujet de discussion a porté sur la poursuite de la grève déclenchée le 18 septembre, ainsi que sur la gouvernance de l’Udc. Le personnel des autres îles a suivi cette réunion via visioconférence.
Les quelque 250 membres du personnel de l’Udc, répartis sur l’ensemble des îles, ont décidé de maintenir leur mouvement de grève jusqu’au versement des salaires des mois d’août et de septembre, a déclaré le responsable du syndicat national Iatos. Il a également évoqué d’autres revendications : «La situation qui perdure dans notre institution depuis six ans n’est pas acceptable. Il est inadmissible que l’Udc soit dirigée par des mandats provisoires pendant toutes ces années». Il a ajouté : «Si les instances en place, notamment le conseil d’administration et le conseil scientifique, ne parviennent pas à régler cette situation, nous serons contraints de poursuivre la grève». Chamssoudine Mhoma a salué «les efforts du nouveau ministre de l’Éducation nationale» qui ont aboutis à la mise en place des deux conseils, qualifiant cette initiative de «satisfaisante et salutaire» pour l’université. Cependant, il a exprimé ses réserves quant à l’application de la loi sur l’enseignement supérieur, promulguée en août 2023 par le chef de l’État.
D’autres revendications
Le syndicaliste s’est également inquiété du fait que chaque année universitaire, le personnel de l’Université des Comores et les enseignants-chercheurs doivent élever la voix pour obtenir le paiement de leurs salaires. «C’est une situation qui déshonore à la fois l’institution et le pays», a-t-il déclaré, rappelant que cette grève n’est pas la première de l’année universitaire 2023-2024. «Nous avons reçu le paiement du mois de juillet après avoir lancé un mouvement de grève, mais les salaires des deux derniers mois restent impayés. Un audit est en cours à l’université, et on nous informe que les salaires ne seront pas versés avant sa conclusion. Comment pouvons-nous continuer à travailler dans ces conditions ?», s’est interrogé Chamssoudine Mhoma.