Le nouveau bureau du Syndicat national des enseignants de l’Université des Comores (Sneuc) a appelé les autorités gouvernementales à traiter en urgence deux points pour le bon fonctionnement de l’Université des Comores : la régularisation de deux mois d’arriérés de salaires et l’intégration, dans la fonction publique, de 23 enseignants auxiliaires en poste depuis plusieurs années.Lors d’une conférence de presse tenue dans la matinée du samedi 24 mai dernier au siège de l’École de santé, le bureau exécutif du syndicat a tiré la sonnette d’alarme sur ces deux revendications majeures, sans lesquelles les activités académiques risquent d’être fortement perturbées.
Il s’agit, d’une part, du recrutement dans la fonction publique des 23 enseignants promus depuis 2016, qui continuent d’exercer comme stagiaires, sans perspectives claires d’intégration. D’autre part, le Sneuc réclame le paiement immédiat des salaires en souffrance pour l’ensemble des enseignants titulaires et contractuels.En moins d’un an d’exercice, le nouveau bureau syndical affirme avoir constaté plusieurs dysfonctionnements affectant gravement le climat de travail à l’université. Le secrétaire général du Sneuc, Youssouf Boinaheri, accuse les autorités de négligence face aux doléances exprimées depuis des années.
Salaires impayés
« Les 23 enseignants concernés attendent leur recrutement depuis 2016. Leur situation demeure précaire, malgré plusieurs réunions avec le secrétariat général du gouvernement. Les discussions avaient d’abord été engagées avec le ministère de tutelle avant d’être transférées à ce secrétariat, sans issue concrète», a-t-il déclaré.Concernant les salaires impayés, le Sneuc signale que l’ensemble des enseignants accuse deux mois d’arriérés. Selon le syndicat, cette situation résulte en partie de la baisse des droits d’inscription en première année, désormais fixés à 40 000 francs comoriens, sans explication officielle.
Cette réduction aurait aggravé les difficultés financières de l’institution, qui comptait sur une subvention mensuelle de plus de 120 millions de francs versée par l’État, aujourd’hui non honorée. «Depuis cinq ans, les autorités ne respectent plus cet engagement. Et chaque année, à partir du mois de mars, les retards de paiement recommencent», a expliqué Youssouf Boinaheri. Face à cette situation, le syndicat annonce son intention de geler le processus de correction et de publication des examens de fin d’année. Le secrétaire général a également évoqué d’autres problèmes structurels, comme l’absence de financement pour la recherche ou la non-couverture santé des enseignants.Enfin, Youssouf Boinaheri a appelé les médias à relayer ces revendications, afin de sensibiliser les autorités, les parents d’étudiants et l’ensemble de la population à la crise que traverse l’Université des Comores.