Presque un mois après le cri de cœur du personnel Iatos, le mouvement est désormais collectif. Le syndicat des enseignants et celui des agents de l’Université des Comores, sont unanimes. Si d’ici le mercredi 26 juin, ils n’obtiennent pas une garantie que les salaires des cinq prochains mois leur seront versés, l’Université partira en grève. Ce préavis en date du 21 juin a été envoyé au ministère de l’Éducation nationale.
Ce courrier, qu’Al-watwan a consulté, fait suite à une révélation émanant de l’actuel administrateur provisoire de l’Université, Ibouroi Ali Tabibou, qui se serait déclaré incapable de payer les salaires de ses employés. «L’administrateur de l’Université des Comores nous a signifié son incapacité d’assurer le paiement de salaires des agents de l’Udc à partir du mois d’avril 2024 jusqu’au mois de septembre», lit-on dans le préavis, cosigné par le syndicat national des enseignants et le syndicat national du personnel administratif de l’Université des Comores.Le 24 mai, le personnel non enseignant a été le premier à mettre en garde les autorités contre le risque de voir une grève perturber cette fin d’année.
Mise en place des organes de l’Udc
Un mois plus tard, force est de constater que les agents administrateurs avaient raison. Selon le secrétaire général du syndicat des enseignants, Abdou Said Mouignidaho, les employés s’approchent déjà du deuxième mois sans salaire. «Après avoir été informés par le président de l’Université, nous avons rencontré les autorités afin de trouver une solution. On nous a fait la promesse de prendre le relai. Mais jusqu’à lors, il n’y a rien de concret. Si le salaire d’avril a été payé, c’est grâce à un prêt contracté par l’administration. Du coup nous sommes dans l’incertitude. Notre démarche vise à éviter une éventuelle accumulation d’impayés», insiste-t-il, soulignant que malgré «notre collaboration avec nos autorités compétentes, aucune garantie effective de prise en charge de nos salaires n’est approuvée jusqu’à présent par le gouvernement». Notons que chaque année, toujours à la même période, ces problèmes de paiement se posent. Les dirigeants de l’Université pointent du doigt la baisse des droits d’inscription. Une mesure prise en 2016, par le chef de l’Etat, Azali Assoumani.Le Sneuc et le personnel Iatos ont également saisi le ministère de l’Éducation pour une autre doléance. Figure également sur la liste des réclamations, l’absence des différents organes de décision de l’Université, à l’instar du conseil d’administration, en dépit de la promulgation, au mois de décembre, de la très attendue loi sur l’enseignement supérieur.
Sur ce point, le préavis exige une mise en place de ces institutions au plus tard le mois de septembre prochain. «Dans cette optique, les deux syndicats de l’Udc vous sollicitent afin de trouver une solution rapide à ces deux doléances majeures d’ici le mercredi 26 juin 2024. Au-delà de cette date, nous serions dans l’obligation d’arrêter toutes les activités académiques et administratives de l’Université jusqu’à ce qu’une solution définitive soit trouvée», prévient le courrier.A noter qu’un arrêt d’activité en ce moment aurait un impact sur les examens de fin d’année. D’autant que même les partiels de la première session ne sont pas délibérés. Et cela sans compter les contrôles de la deuxième session qui attendent les étudiants qui ne parviendront pas à obtenir la moyenne.