La prochaine rentrée universitaire risque-t-elle d’être compromise ? Si on pose la question au Syndicat national des enseignants de l’Université des Comores (Sneuc), le bureau évite soigneusement de se prononcer. Pourtant, l’hypothèse semble inévitable si on s’en tient au déroulement de l’assemblée générale ordinaire qui a eu lieu hier. Comme à chaque fin d’année, les enseignants se sont retrouvés ce mercredi à l’Institut de formation des enseignants et de recherche en éducation (Ifere) pour faire le bilan de l’année qui s’est écoulée mais pas que.
«Nous avons aussi discuté de la rentrée 2022-2023. On fait également le point sur nos revendications comme la situation administrative de l’Université», a introduit, le secrétaire général du Sneuc, Abdou Said Mouignidaho. Cela fait 4 ans que l’institution n’a pas connu un président élu démocratiquement. «Depuis la démission en janvier 2018 de Said Bourhane, on est toujours dirigé par des administrateurs provisoires. Une situation qui n’arrange ni les étudiants, ni les enseignants encore moins l’institution elle-même. Puisque même les instances dirigeantes qui réfléchissent sur le développement de l’Université ne siègent plus», a énuméré le Sg lors du compte-rendu.
Loi de 2014
Sur ce point, les enseignants réclament l’application des anciens textes. Le problème, depuis 2020, ceux promis par le gouvernement n’ont jamais atterri à l’Assemblée nationale. Il est difficile d’obtenir de propositions de loi. Par conséquent, à cause de ce blocage, l’Université des Comores fonctionne sans budget et les chefs des composantes dont les mandats ont expiré depuis 2019 ne sont toujours pas remplacés.
À l’époque, le ministre de l’Éducation, Mahamoud Salim Hafi avait signé un arrêté temporaire pour autoriser les doyens à continuer. Mais celui-ci est devenu caduque depuis plus d’un an. «Une situation qui aurait pu être évitée si les textes qui régissent l’Université depuis 2014 n’avaient pas été mis de côté», regrette le Sneuc. Le gouvernement va-t-il cette fois-ci accéder à la requête des enseignants ? Pas sûr car ce n’est pas la première fois que les autorités avancent des dates pour les dépôts des textes au parlement sans pour autant les respecter.
Selon Abdou Said Mouignidaho, l’assemblée a mandaté le Sneuc pour faire part au gouvernement ces doléances. « Nous nous retrouverons le 24 septembre pour une autre assemblée générale. C’est à l’issue de celle-ci qu’on définira les actions à mener si nos doléances ne sont pas satisfaites», a indiqué, le patron du syndicat.Le bureau du syndicat des enseignants estime que le dernier mot reviendra aux enseignants. Toujours au cours de l’Ag de ce mercredi, ces derniers se sont penchés sur la question des avancements et de la valorisation de leurs salaires.