L’Institut universitaire de technologies (Iut) de l’Université des Comores entre dans une phase de modernisation de ses infrastructures et de ses offres de formation. Son directeur, Ahmed Bacar, l’a annoncé lors d’un entretien tenu lundi au siège de l’institution.«Un projet de professionnalisation de l’enseignement supérieur est en cours à l’initiative du gouvernement, et notre institut fait partie des principaux bénéficiaires au sein de l’Université des Comores», a-t-il dit. Ce projet est financé à hauteur de 750 millions de francs comoriens par l’Agence française de développement (Afd), à travers le programme Profi. Il prévoit notamment l’agrandissement des salles de classe, la construction d’un bloc administratif et d’un laboratoire moderne.
Le directeur précise que cette initiative s’accompagne également d’une révision des maquettes pédagogiques de l’institut. «Il s’agit d’une avancée majeure qui renforcera l’efficacité de la communauté éducative dans plusieurs domaines», indique Ahmed Bacar. En tout, onze nouveaux référentiels seront mis en place, incluant des filières de pointe et à forte valeur ajoutée. Certaines formations existantes, comme le génie civil et l’informatique, seront actualisées. D’autres seront créées, notamment deux licences professionnelles en génie civil : l’une en bâtiment et travaux publics, l’autre en éco-construction.
L’approbation du conseil scientifique de l’Université
Cette dernière portera sur des méthodes de construction respectueuses de l’environnement, visant à répondre aux enjeux de l’économie d’énergie, du réchauffement climatique et des risques naturels. Le directeur a également évoqué d’autres formations à venir grâce à ce projet, dont les travaux ont commencé le 17 avril. Un partenariat a par ailleurs été signé avec un institut universitaire de La Réunion au cours du même mois. Les formations seront sanctionnées par des diplômes universitaires de technologie (Dut) en maintenance industrielle, en distribution d’énergie et d’électricité, en climatisation et froid, ainsi qu’en agriculture raisonnée et transformation agroalimentaire. Un master en informatique est également en projet. « Les dimensions de sécurité informatique et d’intelligence artificielle seront intégrées à nos prochaines formations. Ces domaines répondent non seulement aux besoins du pays, mais aussi aux stratégies de l’Université des Comores et aux objectifs de développement durable », précise Ahmed Bacar. Il a ajouté que l’ensemble des nouvelles formations a déjà été validé en interne ; seule l’approbation du conseil scientifique de l’Université reste attendue.
Concernant le fonctionnement du nouveau centre, dont la mise en service est prévue dans moins d’un an, le directeur se veut clair : « Le gouvernement devra procéder au recrutement et au redéploiement de personnel qualifié, notamment des enseignants, pour assurer l’encadrement des sept nouvelles formations supérieures qui seront mises en place selon des standards modernes.» Satisfait de l’avancement des travaux, Ahmed Bacar assure que les chantiers et la révision des programmes devraient s’achever d’ici 16 mois. «Le nouveau centre sera prêt pour la rentrée universitaire 2026-2027. L’entreprise Hajar Services Limited, en charge des travaux, doit nous remettre les clés au plus tard en juillet 2026. Cela nous permettra d’organiser les nouveaux bâtiments avant le début des cours, généralement prévu en octobre», affirme-t-il.
La réhabilitation du site et la construction de trois nouveaux bâtiments destinés à augmenter la capacité d’accueil sont déjà en cours. L’entreprise devra poursuivre les travaux en parallèle des cours pour respecter les délais. « Nous devons cohabiter avec les chantiers pendant l’année universitaire. Certains travaux auront lieu l’après-midi, voire la nuit, pour ne pas perturber les enseignements », conclut le directeur.