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Université des Comores I Un avant-projet de loi exclut les enseignants dans l’élection du président

Université des Comores I Un avant-projet de loi exclut les enseignants dans l’élection du président

Éducation | -   Abdou Moustoifa

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Seuls le conseil d’administration, le conseil scientifique et le conseil des études et de la vie universitaire pourront prendre part à l’élection du président de l’Université. Le directeur de l’enseignement supérieur estime que l’exclusion du corps enseignant ne peut pas être perçue comme “une entorse” étant donné qu’ailleurs le président de l'université est exclusivement nommé par le président de la République.

 

Les enseignants-chercheurs et le personnel Iatos (hors cadre enseignants-chercheurs) ne pourront plus participer au vote du président de l’Udc si l’avant-projet de loi sur l’Université est adopté par les députés. D’après l’article 15 du texte qui pourrait être déposé au bureau de l’assemblée d’ici peu, le président de l’Udc ne sera élu que par trois organes : le conseil d’administration, le conseil des études et de la vie universitaire et le conseil scientifique.


Jusqu’ici, le président était élu selon l’article 17 de la loi sur l’enseignement supérieur par “les membres du conseil d’administration, les enseignants-chercheurs en exercice, le personnel Iatos ayant au moins un diplôme de maîtrise et les présidents des coopératives des composantes de l’Université”. C’est sous la transition d’Abdullah Ben Said que le vote du président de l’institution a été confié aux trois conseils pendant les travaux de révision des textes.

Autonomie

Cet acquis obtenu depuis maintenant 6 ans a été considéré comme “un gage” pour démocratiser l’institution et permettre au corps enseignant de peser dans la vie universitaire. Raison pour laquelle beaucoup ont milité pour l’inscrire sur la loi de l’enseignement. Depuis la promulgation de celle-ci en 2014 par le président Ikililou Dhoinine, l’Université a connu deux élections auxquelles les enseignants-chercheurs en exercice, le personnel Iatos titulaire d’au moins d’une maîtrise et enfin les présidents des coopératives avaient participé en tant qu’électeurs.


Il y a eu dans un premier temps le scrutin de 2015 à l’issue de laquelle Said Bourhane avait été élu président avant d’être poussé à la démission à un an de la fin de son mandat, puis l’élection de 2018 dont le second tour n’a jamais eu lieu.Pour certains, supprimer de la liste les enseignants et le personnel Iatos constitue “un recul démocratique”.

Mais le directeur de l’Enseignement supérieur qui était en première ligne dans ces réformes n’est pas du même avis. “Ailleurs, le président de l’université est nommé par le président de la République. Où est le mal si la désignation du président est confiée au conseil d’administration.

 

Actuellement, il y a une volonté de réformer l’institution, il faut accompagner. Moi je crois que mes collègues devraient plutôt réclamer les moyens nécessaires pour travailler étant donné que les conditions adéquates manquent à l’Udc”, estime Ali Mohamed Ali avec qui nous avons abordé il y a trois jours la question de la révision des textes de l’Université. Cet enseignant de l’Iut estime que la dernière élection présidentielle avait terni l’image de l’institution. “Un vote qui est censé rester interne a dépassé les murs de l’institution. On a assisté à une mobilisation de villes et villages. La campagne avait même pris une autre tournure. C’en faisait trop”, a déploré le directeur de l’enseignement supérieur.

 

Exclus dans le vote des chefs des composantes

 

La seconde disposition de la loi sur l’enseignement supérieur qui a fait l’objet d’une révision est celle relative à l’élection des chefs des composantes. Ces derniers seront désormais élus uniquement par les enseignants permanents de la composante. Le personnel Iatos et les contractuels ou encore les deux membres de chaque coopérative sont exclus de la liste des électeurs. Les critères des candidats en revanche sont élargis : les ingénieurs également sont éligibles à ces postes. Avant, seuls les enseignants maîtres de conférences et les maîtres-assistants avec une expérience ininterrompue de 5 ans pouvaient devenir doyens.


Parmi les autres nouveautés prévues dans la loi, on retrouve, entre autres, la création d’un conseil de direction. Les membres qui le composeront sont le secrétaire général de l’Udc, l’agent comptable et les directeurs techniques. Tout comme les membres des trois conseils qui vont élire le président de l’université, les missions du comité cité ci-haut seront définies par le statut.

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