logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Université des Comores I Validée, l’école doctorale suspendue aux futures assises sur l’Education

Université des Comores I Validée, l’école doctorale suspendue aux futures assises sur l’Education

Éducation | -   Abdallah Mzembaba

image article une
L’Université des Comores voit son projet d’école doctorale validé, mais l’attente se prolonge. Alors que l’institution a fêté ses vingt ans en grande pompe l’année dernière, les débats sur l’enseignement supérieur s’intensifient. La mise en place d’une école doctorale, pourtant saluée comme essentielle pour le développement national, reste suspendue aux assises nationales sur l’éducation, qui sont-elles reportées à une date ultérieure. Le Syndicat national des enseignants appelle à une mise aux normes avant toute avancée supplémentaire.

 

Longtemps espérée, l’Ecole doctorale et de médecine n’a toujours pas de date d’opérationnalisation. Sa création, validée en Conseil des ministres à l’époque de Takiddine Youssouf, alors ministre de l’Éducation, doit en effet encore attendre. Selon Bacar Mvoulana, actuel ministre de l’Education nationale, le projet est acquis, mais «l’opérationnalisation se fera après les assises nationales sur l’Education».

Celles-ci, initialement prévues pour septembre, ont été repoussées à une date ultérieure. «Le budget a été validé par le chef de l’État, mais le temps est trop court pour bien préparer ces assises», précise le ministre, qui assure néanmoins que «l’école doctorale et celle de médecine seront au cœur des débats sur l’enseignement supérieur».
Pour l’école doctorale, une refonte du système, incluant les filières existantes, s’impose.

«Nous devons revoir les formations actuelles et les adapter aux besoins du pays», insiste Bacar Mvoulana. La réflexion portera sur l’objet des recherches, le mode de fonctionnement de l’Université, et l’adaptation des filières aux priorités nationales, des thèmes qui seront largement abordés lors des assises. Ali Mohamed, directeur de l’Enseignement supérieur, souligne que les masters existants ont été évalués, et que ceux de la faculté des sciences et techniques sont les mieux notés.

Ces derniers pourraient être les premiers à bénéficier de la création d’écoles doctorales. «L’école doctorale sera multidisciplinaire», explique-t-il, avant de préciser que «deux partenaires se sont déjà positionnés».

En attente des Assises…

Le projet Docet 4 Africa, soutenu par l’Union européenne dans le cadre du programme Erasmus+ 2021-2027, vise à créer une école doctorale de l’Océan Indien, centrée sur l’environnement et la formation. Par ailleurs, un projet français, le Fonds de solidarité pour les projets innovants du Centre de recherche et d’innovation technique (Crit-Fspi), est également prêt à appuyer l’école doctorale.

Cependant, le Syndicat national des enseignants de l’Université des Comores, par la voix de son secrétaire général Abdou Saïd Mouignidaho, met en garde contre une précipitation. «Nous militons d’abord pour la mise aux normes de l’université avant d’envisager quoi que ce soit d’autre», déclare-t-il. Pour le Sneuc, «créer une école doctorale dans une institution qui n’est pas aux normes, c’est de la duperie».

Le syndicat déplore notamment l’absence d’organes légaux et de budget au sein de l’université, des lacunes qui, selon lui, doivent être comblées en priorité. Créée en 2003, l’université des Comores a introduit des masters de recherche et professionnels en 2008. En mai 2023, elle comptait 57 387 étudiants inscrits depuis sa fondation, dont 36 423 diplômés.

Elle emploie 306 enseignants, dont près d’une centaine de docteurs, et propose 38 diplômes de premier cycle, dont 6 DUT et 9 licences professionnelles, ainsi que 10 masters, répartis sur une dizaine de sites universitaires. Mais cette expansion rapide ne saurait masquer les défis structurels auxquels l’institution fait face, et que les futures assises devront impérativement aborder.

Commentaires