Les bâtiments de la cité universitaire construite par le royaume de Maroc au profit de l’Université des Comores depuis 2015 ont besoin de rénovation. C’est le constat fait hier par l’administrateur de l’université des Comores. «Les cités construites par le Maroc nécessitent une rénovation. Nous nous sommes engagés à avoir des services qui répondent aux normes et aux besoins des étudiants» a souligné Dr Ibouroi Ali Tabibou selon qui l’administration prévoit un projet de rénovation des bâtiments en question.
La réhabilitation, quant à elle, consiste à restructurer ou réaffecter un bien sans avoir besoin de le casser. On conserve alors la structure architecturale du bâtiment «En somme, la réhabilitation permet la revalorisation du patrimoine tout en répondant à diverses problématiques : protection de la planète, amélioration du confort, conservation de l’architecture», a ajouté le chef de l’administration universitaire. Il ajoutera : «la coopération est une priorité pour notre institution. Et la coopération universitaire comoro-marocaine répond aux enjeux prioritaires identifiés conjointement par les deux pays».

Des cités construites depuis 2015 mais jamais occupées

Notons que les bâtiments construits par le royaume du Maroc au profit de l’Université des Comores depuis 2015 dispose alors de 160 lits avec 80 chambres. Mais ces bâtiments n’ont jamais été utilisés. Et 7 ans plus tard, ils sont en état de délabrement avancé. L’effectif des étudiants à l’Udc augmente considérablement chaque année. Si l’on en croit Ibouroi Ali Tabibou, le retard d’ouverture de ces dortoirs construits depuis 2015, serait dû à «un manque de volonté de la part des responsables de l’Université des Comores».

Pour l’ancien secrétaire d’Etat, chargé de la coopération au ministère des affaires étrangères Djoumoi Said Abdallah «les bâtiments ont été remis officiellement aux autorités comoriennes». Il regrette le manque de suivi qui a contribué «à l’échec de nombreux projets». Il saluera toutefois «les efforts des autorités marocaines pour le développement du pays notamment dans le secteur éducatif. Nous saluons notre coopération avec le royaume de Maroc et souhaitons que les activités et événements que nous organisons ensemble soient couronnés de succès», dit-il.

Les étudiants expriment leur mécontentement sur le manque de cités universitaires et de moyens de transport dignes de ce nom. Ils pointent du doigt les autorités universitaires et gouvernementales qui ont laissé ces bâtiments se dégrader au lieu de les mettre à la disposition de certains d’entre eux qui sont dans le besoin. Pour Faissoil Youssouf Mmadi, étudiant de la faculté des sciences 2ème année, «la vie est dure à Moroni encore plus à Nvuni pour ceux qui viennent des villages éloignés. Je n’ai jamais compris pourquoi le gouvernement a laissé ce bâtiment sept ans durant et ne l’a pas attribué aux élèves, c’est irresponsable», a-t-il pesté.Pour Hamidou Said Elarif, étudiant en science de la vie- 3ème année, «c’est de l’irresponsabilité de laisser des bâtiments se dégrader alors qu’ils auraient permis de faciliter le quotidien de plus de deux cents étudiants, c’est à la fois incompréhensible et regrettable»