logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Université des Comores : la longue attente des résultats des étudiants de M’vuni

Université des Comores : la longue attente des résultats des étudiants de M’vuni

Éducation | -   Abdou Moustoifa

image article une
Les examens du deuxième semestre à l’Université des Comores doivent démarrer début juin, selon le calendrier officiel. Mais, jusqu’à présent, les étudiants, en particulier ceux inscrits dans les facultés des lettres et de droits, attendent désespérément les résultats du premier semestre. La délibération pourrait intervenir d’ici mercredi prochain, selon des sources concordantes.

«Bientôt nous débuterons les examens du second semestre mais je ne connais pas mon sort après les premiers partiels. C’est intenable. Surtout pour nous, étudiants de la première année. Ai-je validé ou pas. On se pose autant de questions. Tout ça, parce que les résultats ne sont toujours pas affichés», se désole Abdouraouf Saandi, étudiant en première année en Administration économique et sociale (Aes). Cet étudiant n’est pas le seul à avoir ce sentiment de frustration. Presque deux mois après avoir composé les examens, les étudiants du campus de M’vuni ignorent leur sort. Seules les facultés des Sciences et d’Imam Chafiou, les Institut universitaire des technologies ont proclamé leurs résultats. À M’vuni, les quelques  6.000 étudiants des facultés de droit et des Lettres sont priés de patienter. Alors que les examens du second semestre sont censés démarrer à partir du 6 mai (une date qui reste à confirmer).  Cette lenteur serait liée à l’effectif pléthorique des étudiants inscrits dans ces deux dernières facultés, explique-t-on du côté de l’administration centrale. «Cela a une incidence sur la correction», a justifié, le chef du cabinet du nouvel administrateur de l’Université, Hassane Youssouf.

Augmentation de l’effectif

«Le nombre d’étudiants a augmenté vertigineusement cette année. Corriger toutes les copies en un temps record, cela  n’est pas évident. Chaque enseignant a des milliers de copies à corriger. Il faut aussi tenir compte du temps de travail des enseignants qui ne leur laisse pas beaucoup de marge. Voilà pourquoi nous accusons ces retards. Un enseignant qui a 14 h de cours, par exemple, et 3.000 copies à corriger. Vous imaginez ce travail titanesque. Soit il s’absente pour s’en occuper, soit il s’y met avec son rythme de travail. Moi, personnellement, j’avais 3.432 feuilles à corriger», a-t-il ajouté.
S’il dit comprendre l’attente des étudiants, l’ancien secrétaire général du syndicat des enseignants avancera un autre facteur qui ralentit le processus : le codage des copies pour sécuriser la correction. Après la fin des examens, le chef de la scolarité attribue à chaque étudiant un chiffre ou codage. Une fois l’examen terminé, les copies sont remises au responsable de la scolarité. Il va rabattre la partie de la copie pour cacher l’identité de l’étudiant seulement après avoir mentionné le codage au dessus de la feuille. Puis, il remettra à l’enseignant les copies  pour la correction. Il faudra attendre la délibération pour savoir qui a validé. «C’est à ce moment là que l’on ouvrira la copie pour recenser les noms des étudiants admis afin d’afficher les résultats. Cette nouvelle méthode mise en place pour éviter justement les notes de complaisance ne prend pas moins de trois semaine», a rappelé notre source.


Avec le manque de ressources humaines au sein de l’administration, la tâche ne se termine pas du jour au lendemain. «La scolarité de la faculté de droit avait à s’occuper de la licence et des masters», a précisé Hassane Youssouf qui, à l’en croire, les effectifs sont renforcés pour terminer à temps les travaux liés aux examens du second semestre. «Une partie des administrateurs s’en chargera des masters. Un responsable a même été nommé», a-t-on fait savoir. En ce qui concerne les résultats des examens du premier semestre, qui ont pris fin le 10 février, on est, selon toujours notre source, dans la phase de confrontation des données.
La phase de la saisie de chaque département qui précède cette procédure de vérification de notes est confiée à deux groupes distincts. Une manière d’éviter une confusion de rôle. D’après Hassane Youssouf, la délibération aura lieu au plus tard mercredi prochain 3 avril (…).
Autre raison et pas la moindre,  que le directeur du cabinet d’Abdullah Ben Said a voulu mentionner, les copies égarées : Il arrive en effet que les étudiants aient à composer le même jour deux matières dispensées par des enseignants différents. Lors du ramassage, des copies se mélangent et ne sont retrouvées qu’au moment de la correction. «Toutes ces difficultés engendrent d’énormes retards. Il ne faut pas oublier les étudiants redoublants. Certains ne passent pas toutes les matières. D’autres refont carrément le semestre. Pour éviter les cases vides, les réclamations, nous préférons s’y atteler dessus, en  être si attentifs pendant ces travaux de dernière minute»,  a-t-il révélé.

Commentaires