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Université des Comores : La rentrée du 1er septembre sérieusement compromise

Université des Comores : La rentrée du 1er septembre sérieusement compromise

Éducation | -

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Les différents corps de l’Université des Comores (Udc) se sont joints au Syndicat national des enseignants de l’institution, le Sneuc, dans une conférence de presse, samedi dernier à l’Ifere, pour dénoncer, entre autres, la situation de l’établissement. “Autonomie financière et administrative remises en cause, dettes, impayés”, les difficultés sont légions et plomberaient l’université.

 

La rentrée universitaire, prévue le 1er septembre prochain, pourrait ne pas avoir lieu, à cette date. La conférence de presse des différents corps de l’institution a étalé, samedi dernier, les difficultés. A en croire les conférenciers,

 

elle n’aura pas lieu car l’année 2016-2017 n’est toujours pas terminée. Des soutenances sont en attentes, des vacataires n’ont pas été payés, des dettes existent et de nombreux difficultés rendent cette rentrée impossible dans de telles circonstances.

 

 

Pour l’administrateur du Sneuc, Hassane Youssouf, les responsables du document (audit, Ndlr) sur la gestion de l’institution sont “venus à charge pour dénoncer et non faire un constat avec un esprit neutre”. D’ailleurs, “ce n’est pas un audit à proprement parlé”, poursuit-t-il. Pour lui, il y aurait une volonté de saboter l’université.

“Ce qui est arrivé au Fadc et à la Commission anticorruption est en train d’arriver à l’Université des Comores”, une déclaration qui fait suite, notamment, à la décision du directeur général de la Fop, Soilihi Mohamed Djounaid, “d’intégrer le personnel de l’Udc dans le système informatique de gestion intégrée des structures et des effectifs (Gise) à compter de la solde du mois de mai 2017”.

Respect des textes

Pour le conseiller juridique du Sneuc, Abdoulwahab Moussa, les autorités sont en train de mettre en péril l’autonomie financière et administrative de l’Udc. Il citera l’article 12 de la loi portant organisation et orientation de l’enseignement supérieur de l’année 2014. A l’en croire, ledit article stipule clairement que l’Udc est autonome financièrement et administrativement. “Aujourd’hui, si le gouvernement ne souhaite plus cette autonomie, qu’il agisse dans les règles et le respect des textes”, avance ce maitre de conférence.

Il indexera, par ailleurs, le comptable “s’il a failli, s’il n’est pas à la hauteur, c’est la faute du gouvernement puisque la nomination d’un comptable émane d’un arrêté conjoint des ministres des Finances et de l’Education”. Aujourd’hui, “le rapport fait état d’un certain laisser aller financier et parle de réduire les coûts et le personnel de l’Udc, mais à qui imputer la situation actuelle ?” se demande-t-il.

Abdoulwahab Moussa affirme, cependant, que l’Udc est autonome mais pas indépendante d’où les nominations et la subvention de l’Etat, mais cela s’arrête à un droit de regard pas à la mise en péril de l’autonomie de l’institution.

Lourdeur administrative

Le syndicaliste Mouzawar Chami déclare, lui, que “le gouvernement n’avait pas à baisser le droit d’inscription, ce n’est pas de leur ressort”. Sur la question de l’intégration des agents de l’Udc dans la Gise, Mouzawar Chami a ajouté que cela «créera une lourdeur administrative. Nous sommes 400 enseignants et 300 administrateurs, ce chiffre devrait, par ailleurs, augmenter sauf que dans le même sens les autorités ne comprennent pas que nous sommes en manque d’effectif compte tenu du nombre d’étudiants qui ne cesse d’augmenter tous les ans”.

Toujours dans la dénonciation de la politique de restriction, le doyen de la Faculté des sciences et techniques (Fst) indexe le budget alloué à l’Université des Comores. A en croire Achmet Saïd Mohamed, “sur l’ensemble du budget national alloué à l’éducation, l’université n’en bénéficie que de 7%”. L’intéressé est aussi revenu sur la qualité de l’enseignement et le niveau des ressortissants de l’Udc. “Après leurs passages ici, ils réussissent dans les universités étrangères et les autres sont un peu partout dans le pays à mettre à profit leurs formations”, explique Achmet Saïd Mohamed.


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