Comme nous vous l’annoncions dans notre édition du mercredi 18 mai dernier, les dix-huit enseignants docteurs contractuels du Centre universitaire de Patsy ont mis à exécution leur mouvement de grève de la faim pour réclamer leur titularisation et leur intégration dans le corps des enseignants de l’Université des Comores. Si depuis ils ont suspendu, comme convenu, la grève de la faim, les grévistes menacent toutefois d’organiser une manifestation pour défendre leurs intérêts.
Seulement, une accalmie semble être trouvée même si elle est temporaire ou du moins conditionnée à la reprise des négociations avec l’administrateur de l’Université des Comores, actuellement en mission à l’étranger et censé être de retour le 27 de ce mois. Au préalable, des négociations ont été menées, au nom du chargé de la Défense, Youssoufa Mohamed Ali, par Mohamed Saïd Moussa, directeur de cabinet du gouverneur de Ndzuani, Anissi Chamsiddine.
D’ici au 13 juin
Abderemane Soilihi Djaé, juriste et docteur en sociologie du genre, fera ainsi savoir qu’il y a eu des négociations de deux jours consistant à arrêter la grève de la faim en attendant de trouver une solution pérenne. Et “l’ensemble des autorités, y compris le chef de l’État a donné un avis favorable dans cette histoire”, raconte l’enseignant contractuel.“Mais si d’ici au 13 juin prochain, jour du début des examens, nous n’obtenons rien de concret, nous reprendrons notre mouvement et nous ne participerons pas à ces examens et nous ne les corrigerons pas évidemment. Pour ce qui est des soutenances, même si nous obtenons gain de cause, nous n’y prendrons pas part si les frais y afférant ne sont pas payés”, assure docteur Abderemane Soilihi Djaé, qui rappelle ensuite qu’ils n’ont pas béneficié de ces frais, de 5 000 francs par soutenance, depuis 2019 alors que ceux qui sont dans les autres sites les ont eus. Cette situation concerne le département arabe et celui de la gestion des ressources humaines.
Un recrutement par appel à candidatures
De son côté, le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Takiddine Youssouf, assure qu’un contractuel est recruté suite à un appel à candidature et est appelé à respecter des horaires mensuels, or “les grévistes en question n’ont qu’un mois en termes d’horaires sur une année scolaire et surtout, ils n’ont pas été catégorisés par un besoin exprimé par l’administration centrale contrairement à leurs collègues embauché en 2016 et qui ont été régularisés depuis”. Pour lui, c’est à l’administration centrale d’exprimer son besoin par un appel à candidatures et ainsi permettre à ces enseignants de postuler s’ils répondent aux critères exigés. Par conséquent, “j’ai appelé les responsables de l’université pour qu’ils fassent un communiqué afin d’exprimer cet état de fait et clarifier la situation parce que la version qu’ils véhiculent ne correspond pas à ce qu’on m’a dit”. Le ministre de l’Éducation, comme les grévistes, attend donc le retour d’Ibouroi Ali Toibibou qui doit lancer l’appel à candidatures.