Une conférence débat a été organisée hier, à l’Université des Comores, plus précisément au site de Mvuni, entre le chef de l’Etat, Azali Assoumani et les étudiants de l’Université des Comores, tous sites confondus. Dans son allocution, le chef de l’Etat est revenu sur un sujet qui défraie la chronique ces dernières semaines, conscient qu’il y a une cassure sociale en matière de sécurité, le pays risque de perdre «ses grands atouts qui sont la paix, la sécurité, l’humanité et le sens du vivre ensemble».
Le meurtre de Sitti-Hasfoi Dhoiffir, assassinée le 27 juin dernier à son domicile à Mutsamudu, a fait naître un climat anxiogène au sein de la population. Partant de ce constat, Azali Assoumani, qui n’a pas manqué de renouveler ses condoléances à la famille de la défunte, a choisi l’Université des Comores, «un levier pour la sécurité», pour sensibiliser sur ce fléau.
Appliquer de nouvelles réformes
«C’est ici qu’il faut en parler. Aussi bien sur le plan de la prévention que sur celui de l’action. Car, le seul moyen pour en venir à bout de cette délinquance, c’est l’éducation», a fait savoir le président de la République, tout en concédant que dans ce domaine, «nous avons tous, quelque part, failli à notre mission d’éducation et d’encadrement de nos jeunes».
Afin de renouer avec un environnement sain et mettre fin à cette spirale infernale qui règne sur l’ensemble du territoire national, le président de la République a énuméré un certain nombre de réformes. Il a cité, la révision de «nos programmes en faveur de la jeunesse afin de les adapter aux besoins actuels de ces jeunes et aux enjeux du pays», la nécessité d’ «encadrer, former, éduquer et créer des emplois pour ces jeunes, et leur permettre d’entreprendre», dans l’optique d’en faire «des vrais acteurs de croissance économique pour le progrès de notre pays», à en croire Azali Assoumani.
Faute de quoi, ajoute le président, «nous en faisons des cibles et des proies faciles pour les extrémistes de tout bord». A ce propos, le secrétaire général de l’Université des Comores, Salim Ahamada, a fait savoir que «la création d’un master dédié aux questions de paix et de sécurité» était dans les tuyaux, afin d’éradiquer «l’ignorance» qui serait «le seuil de tous les dangers», à l’inverse de l’Education qui serait, toujours selon Salim Ahamada, «la matrice et le ferment de la paix».
Dans ses échanges avec les étudiants, le président a eu droit à une série de questions. Sayam Ahamada, étudiant en troisième année de droit se préoccupe des mesures qui seront mises en place afin qu’il n’y ait plus de règlement de compte à l’Université que ce soit à cause du sport ou pour d’autres histoires.
Interpellé en outre sur les transports, l’étroitesse des salles, les perspectives d’accompagnement pour les jeunes diplômés et les règlements de compte qui, parfois, se produisent à l’Université des Comores, Azali Assoumani, loin de botter en touche, a renvoyé les questions au séminaire du gouvernement prévu en octobre prochain. En effet, le chef de l’Etat appelle le corps universitaire à formuler un thème et à le présenter lors de cette session.