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Voyage des boursiers marocains I L’agence Athena encore choisie malgré «la controverse»

Voyage des boursiers marocains I L’agence Athena encore choisie malgré «la controverse»

Éducation | -   Abdou Moustoifa

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En 2021, face à la polémique, le ministère de l’Éducation avait fini par rétropédaler en autorisant in extremis les bacheliers à se tourner vers leurs agences de choix. Mais, la qualité des prestations n’aurait pas été au rendez-vous, d’après le directeur général de l’enseignement supérieur qui a préféré confier le marché cette année à Athena, «malgré le coût exorbitant de ses billets au grand dam des parents aux moyens modestes».

 

Après la grogne des familles, l’année dernière, le ministère de l’Éducation a choisi encore une fois l’agence Athena pour le transport des boursiers comoriens du Maroc. «Pour le voyage des étudiants, c’est l’agence Athena qui a été choisie. Les étudiants sélectionnés pour bénéficier de la bourse sont invités à contacter cette agence à Hamramba en face du palais du peuple muni d’une copie de la lettre d’invitation, du passeport et de la carte de vaccination».


La consigne mentionnée précédemment provient d’un communiqué non daté et affiché au ministère de l’Éducation. Elle est destinée aux élèves et étudiants bénéficiaires des bourses du Maroc. Depuis 2019, ces derniers doivent obligatoirement traiter avec Athena voyage. Cette année encore, la directive n’a pas changé. Le coût du billet : 650.000 francs comoriens. «Non seulement le billet est jugé onéreux puisque d’autres le proposent à 450.000 fc voire moins, mais c’est surtout ce monopole dont bénéficie Athena au cours de ces dernières années qui suscite la controverse», soulignent des membres des familles.

Besoin du ministère

Au centre de ce tollé, la direction de l’enseignement supérieur a livré ses raisons. «A mon arrivée dans les affaires en 2016, j’ai trouvé une agence qui était là. On l’a gardée jusqu’en 2019, année à partir de laquelle nous avons commencé à travailler avec Athena. Ce choix est motivé par l’efficacité de ses services qui veillent sur les boursiers depuis Moroni jusqu’à leur arrivée au Maroc.

 

En cas de problème, ils s’en occupent sans chercher une quelconque aide du ministère. Sur place, seul Athena répond à ‘ nos besoins», a-t-il expliqué. Est- ce que cela veut dire que les autres agences ne seraient pas capables d’assurer une telle mission ? Le directeur de l’enseignement répondra sans broncher par l’affirmative. «Alors que j’étais mis à l’écart, ma hiérarchie a autorisé les étudiants à prendre les billets dans n’importe quelle agence.

Le résultat, la plupart d’entre eux se sont retrouvés bloqués dans des aéroports à l’extérieur pendant des jours, sans assistance. On m’appelait pour essayer de trouver des solutions. Ce sont les désagréments que nous voulons éviter, car même l’association qui les accueille sur place peine à s’organiser si les étudiants voyagent en ordre dispersé»», a ajouté, Ali Mohamed Ali qui accuse les autres compagnies de ne penser qu’à leurs intérêts.


Ce que démentent les agences qui assurent que les étudiants dont elles avaient la charge l’année dernière sont bel et bien arrivés au Maroc sans encombre. Dans une déclaration faite avant-hier, «un Collectif d’agences de voyage» a vertement dénoncé cette éviction systématique décidée tous les ans par le ministère de l’Éducation sur le dossier des boursiers du Maroc.

Éviction des agences

En effet, tout étudiant doit d’abord acheter le billet chez Athena avant de présenter le reçu au ministère qui compte dépêcher un émissaire à Nairobi pour déposer les demandes de visa. Ceux qui ne suivront pas cette voie se débrouilleront tous seuls pour obtenir le visa.


Jusqu’à mercredi, près d’une centaine de boursiers avait déjà suivi la directive. «N’oublions pas que ce sont pour la plupart des jeunes qui voyagent pour la première fois. S’ils partent par contingent via la même agence, il sera facile de les assister en cas de problème», souligne, le directeur de l’enseignement supérieur.

D’aucuns se demandent pourquoi les services officiels n’avaient-ils pas un appel à candidature pour donner la même chance aux agences de la place. D’autant plus qu’en 2021, le ministère de l’Éducation ayant reconnu ses torts avait fini par libéraliser le marché. Cette année, Ali Mohamed évoque un problème de calendrier. Vraiment ? Pas sûr croient certaines sources. «Nous le ferons l’année prochaine», promet le directeur de l’enseignement supérieur.

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