Le lycée privé « Lumière » n’a pas ouvert ses portes cette année. Un conflit interne entre les responsables, ainsi que des dettes, seraient la cause de la fermeture de cette école, l’une des meilleures de Mutsamudu, qui existe depuis trente ans. Jusqu’à présent, et bien que le bâtiment soit mis en location au bénéfice d’un autre établissement scolaire privé de la place, aucun rapport officiel de fermeture n’a été envoyé aux autorités éducatives.Mais, selon un responsable qui a requis l’anonymat, une série d’événements est à l’origine de cette issue désastreuse. Selon lui, tout aurait commencé par un présumé «gros détournement» d’argent par l’un des anciens dirigeants de l’école. S’en seraient ensuite suivis des départs d’enseignants et d’actionnaires.
«Les taxes de l’année 2021 et 2022»
Puis l’établissement s’est trouvé aux mains d’un enseignant d’éducation physique et sportive, «qui a fait de son mieux pour le relever avec son manque d’expérience [en matière de gestion et d’administration]». Mais, après les vacances, l’ouverture de l’école s’est avérée impossible, et les parents ont dû transférer leurs enfants vers d’autres établissements, après la rentrée.Au niveau de la Direction de l’enseignement privé et de l’Administration générale des impôts et domaines (Agid), l’on affirme toutefois qu’ «aucun rapport ou notification officielle de fermeture» ne leur a été adressé. Aux impôts, l’on ajoute même que «les responsables n’ont pas payé les taxes de l’année 2021 et 2022».
Contacté par nos soins, ce professeur de sport, devenu gestionnaire intérimaire, n’a pas souhaité répondre à nos questions. «C’est du domaine privé. Il ne faut pas que les journalistes s’en mêlent. Notre lycée n’est pas fermé. Ce cas est déjà arrivé à plusieurs écoles ici… «, dit-il, avant de raccrocher. Selon notre informateur anonyme, ce dernier a pourtant essayé de «remonter la pente», en parvenant à «payer le loyer puis certains arriérés de salaires». Malgré tout, l’établissement cumule encore trois mois d’arriérés de loyer et un reste d’impayés de salaires.
Ahmed Zaidou (stagiaire) avec SM
Mais tout se serait finalement gâté lorsque «des actionnaires qui avaient abandonné l’école sont revenus pour demander au gestionnaire de dresser son bilan». Ce dernier l’aurait alors mal pris, et sa réaction fut d’appeler les parents pour venir transférer leurs enfants vers d’autres écoles.Depuis, les centaines d’élèves de ce lycée se retrouvent éparpillés dans d’autres établissements proches. Une ancienne élève confie, au sujet du déroulement de sa dernière année scolaire dans cet établissement : «Un responsable nous mettait la pression pour le payement de l’écolage. Lui, en retour ne payait ni les enseignants, ni le loyer, ni les impôts. Les enseignants ont commencé à ne plus venir. Les problèmes avaient surgi dès le deuxième trimestre. Nous n’avions pas de cours d’histoire ni de français. En troisième trimestre, nous n’avions pas de professeur d’arabe ni de physique-chimie».