A Dix jours avant le nouvel an, l’intersyndicale des enseignants comoriens a tenu une conférence de presse au New Select, samedi dernier, pour exprimer sa déception vis-à-vis du comportement du ministère de l’Éducation. Selon les syndicalistes, « le gouvernement ne respecte pas les engagements pris dans le protocole d’accord signé le 4 janvier 2024 entre les deux parties ».
Dans son intervention, Saïd Abdou Mdarara, secrétaire général du Syndicat national des instituteurs des Comores (Snic), a critiqué le ministre de l’Éducation en congé, Bacar Mvoulana, professeur de mathématiques au lycée de Moroni, « pour son mépris » supposé envers les engagements pris. Le ministre est accusé « d’ignorer le protocole concernant la mise en place d’une nouvelle grille indiciaire pour les enseignants du primaire et du secondaire ».
Les syndicalistes ont rappelé que le protocole d’accord comporte sept points d’engagements. Le premier stipule que « le gouvernement s’engage à attribuer aux enseignants du primaire et du secondaire une nouvelle grille indiciaire». Cependant, la loi de finances 2025 ne prend pas en compte cette grille. Le secrétaire général du Snic reproche également au gouvernement de ne pas avoir respecté le deuxième point du protocole, qui prévoit que « la nouvelle grille indiciaire prendra effet administratif au mois d’octobre 2024 et effet pécuniaire à partir du salaire du mois de janvier 2025 ».
Il affirme que ces engagements n’ont pas été tenus, et souligne qu’il n’y a eu aucun effet administratif en octobre et qu’aucun effet pécuniaire n’est prévu en janvier 2025, puisque la grille indiciaire ne figure pas dans la loi de finances. Les enseignants estiment que «le ministre agit de manière autoritaire», sans privilégier le dialogue. «Le gouvernement ne respecte aucun engagement et répond à nos revendications par la force», a dénoncé Saïd Abdou Mdarara.
Pas de remplissage des bulletins
Alors que les élèves viennent de terminer les examens du premier trimestre, l’intersyndicale a annoncé que, face au non-respect des engagements pris par le gouvernement, les enseignants refuseraient de remplir les bulletins tant qu’un dialogue sur le protocole n’aurait pas été engagé. Le syndicat n’exclut pas de durcir ses actions si le gouvernement persiste à ignorer ses revendications.
Concernant le transfert de certains membres du syndicat à Mwali et Ndzuani en plein milieu de l’année scolaire, les syndicalistes ne s’y opposent pas mais exigent le respect de la loi sur les transferts inter-îles. « Ils doivent savoir qu’il faut des billets d’avion et d’autres moyens pour s’installer », a déclaré l’ancien secrétaire général du syndicat, Chabane Mohamed, qui a accusé le ministère de l’éducation de torpiller les actions des organisations syndicales des enseignants.Les syndicalistes ont enfin réaffirmé leur engagement à défendre les droits des enseignants. «Nous sommes déterminés à continuer le combat», a conclu Saïd Abdou Mdarara.