Le Shikomori bientôt enseigné dans les écoles primaires». C’est l’ambition affichée par le ministère de l’Éducation nationale. Pour être au rendez-vous, les autorités éducatives annoncent déjà la création d’une agence nationale pour la promotion de la langue comorienne. Un groupe d’experts nationaux en linguistique pilote le projet. Le comité d’experts s’est d’ailleurs entretenu jeudi dernier avec le comité provisoire de suivi du projet sur le Shikomori.

L’objet de la réunion est de faire un état des lieux sur l’évolution du projet notamment la mise en place de cette structure officielle. Ce projet va être financé par le gouvernement comorien et l’Organisation internationale de la francophonie (Oif). «Ce n’est pas une première, le travail a débuté avec l’équipe de Damir Ben Ali sous le régime soilihiste, qui, par nécessité, travaillait et produisait pas mal de choses comme la création du terme Bepare qui n’existait guère.

En 1986, Moinaecha Yahaya a initié l’idée d’une association pour la promotion de la langue comorienne. Puis une dizaine d’écrivains et linguistes nationaux a fait un plaidoyer il y a quelques mois auprès du chef de l’Etat. Ce dernier a donné son aval pour la création d’un organe officiel», a expliqué l’écrivain, Aboubacar Saïd Salim. La mission de la structure est d’engager la réflexion, proposer les outils didactiques et pédagogiques du shikomori.

L’auteur du «Bal des mercenaires» estime que c’est grâce à un projet d’America corner que le ministère de l’Éducation s’est rendu compte du danger que court la langue nationale. Le projet dont il est question consiste à faire la promotion des quatre dialectes, Shingazidja, Shidzuani, Shimwali et Shimaore via les medias et autres plateformes. L’académie se doit de mettre en place une structure qui portera le nom d’«Agence nationale pour la promotion de la langue comorienne.

Écoles pilotes

Pour le président du comité provisoire de suivi de projet de «l’académie du Shikomori», Aboubacar Saïd Salim, l’agence va s’occuper de plusieurs services notamment l’enseignement pédagogique et méthodique de la langue, les supports ainsi que les outils pédagogiques. «Le programme d’enseignement du Shikomori va entrer en vigueur dès la rentrée prochaine dans le primaire», d’après l’agence nationale.Pour le moment, l’introduction de la langue dans l’enseignement pourrait se faire dans certaines écoles pilotes. Quant aux cours, ils seront dispensés par professionnels formés au temps d’Ali Soilihi.

Mohamed Avoka (Stagiaire)