Le Tribunal de première instance de Moroni, statuant au fond, a donné gain de cause à la liste de «Moroni pour tous», conduite par le député Abdoulfatah Saïd Mohamed. Le juge de fond, statuant en matière administrative, a estimé que l’arrêté du ministre de l’Intérieur n’avait pas été pris dans les formes requises.
Le Tribunal a donc annulé l’arrêté du 12 mars, entrainant ainsi l’annulation de l’ensemble du processus d’élection et d’installation des maires et des adjoints. Le juge a considéré que les demandes formulées par le requérant étaient bien fondées. Le manque de concertation entre le ministre chargé de la décentralisation et les gouverneurs a été «une source de motivation» de la décision du juge administratif, a-t-on indiqué.
«L’arrêté du ministre n’a respecté aucune loi. Il devrait y avoir une concertation entre le ministre et les gouverneurs au sujet des procédures d’installation des maires et des adjoints. Nous ne pouvons pas réitérer les méthodes de forcing utilisées en 2015», a déclaré Abasse Mohamed El-had, peu après l’annonce de la décision du tribunal. «Nous nous battons pour le respect des règles des élections et de la loi», a-t-il insisté.
De son côté, l’adjoint du candidat Hassane Mohamed Halidi, reste attentif, soulignant ne pas pouvoir se prononcer avant de voir la décision de la justice. «Je n’ai pas encore vu cette décision. Je pourrais me prononcer une fois vu la décision» disait-il au téléphone. Toutefois, il précisera qu’en cas de nouvelles élections, son candidat sera prêt à se présenter encore une fois. Joint au téléphone à mainte reprise pour se prononcer suite à cette décision du juge de fond, le directeur en charge des élections, Mbae Toimimou, était resté injoignable.