Les tendances récoltées le soir du dimanche 19, après la journée électorale à Ndzuani, ont été largement favorables aux candidats à la députation de la Crc (Convention pour le renouveau des Comores), principal parti de la mouvance présidentielle. Sur les neuf circonscriptions que compte l’île, seules Ouani 1 et Domoni 1 leur auraient échappé : ce sont les candidats indépendants Mouhouyoudine Afraitane et Nourdine Midiladji qui y ont pris les devants. Dans les sept autres circonscriptions restantes, le parti présidentiel estime avoir réussi l’épreuve dès ce premier tour. Le soir du dimanche, c’était d’ailleurs la fête à Mutsamudu. Et le lendemain, les congratulations (notamment des candidats Abou Achirafi de Mutsamudu 2, Adnane Mhamadi de Domoni 2 ou encore Ladaanti Houmadi de Ouani-Cuvette) se sont poursuivies sur les réseaux sociaux.
Au final, si ces tendances se confirment, le deuxième tour des législatives au niveau de Ndzuani pourraient ne concerner qu’une seule circonscription, Domoni 1, où Midiladji croiserait le fer avec Salim Abdérémane, le candidat de la Crc, arrivé en deuxième position, puisqu’à Ouani Mouhouyoudine aurait battu Soiladine Salim de la Crc dès le premier tour. Il faut cependant dire que les résultats issus des urnes le soir du vote sont loin de faire l’unanimité auprès des candidats battus, lesquels, rappelons-le encore, sont tous issus de l’Alliance de la mouvance présidentielle (Amp). Déjà le dimanche même du scrutin, certains, comme Ibrahim Halidi (Nyumakele 1), Nail Jaffar (Mutsamudu 1) et une candidate (qui n’avait pas souhaité se confier aux médias) étaient montés au créneau pour notamment dénoncer «l’écartement» exprès de leurs assesseurs, la «tentative par une autorité de voter à plusieurs endroits avec des procurations», ainsi que des «électeurs qui votent plusieurs fois».
Et le lendemain lundi, ce fut au tour de Mounia Ahamadi, candidate du parti Radhi à Ouani-Cuvette, de rejeter à son tour les résultats de sa circonscription, favorables à sa concurrente de la Crc, Ladaanti Houmadi. Jointe au téléphone, elle a regretté l’ouverture tardive des bureaux, ainsi que les «manœuvres d’empêchement» de ses électeurs d’entrer dans les bureaux de vote. Et si elle «ne compte pas se plaindre» devant les juridictions électorales, elle demande néanmoins que lui soit «restituée» sa caution de 500 000 francs.
Disons que les opérations électorales du 19 janvier se sont, d’une manière générale, déroulées dans le calme dans l’île de Ndzuani, hormis l’altercation qui s’est produite le matin dans un bureau de Hadda (Nyumakele 1).
La matinée a toutefois été marquée par des pluies intermittentes, qui n’ont sans doute pas encouragé la participation des électeurs au scrutin, restée plutôt faible tout au long de la journée.
Des pluies qui ont, par ailleurs, rendu l’accès à certains endroits difficiles (notamment sur la route nationale qui mène aux régions ouest), à cause d’éboulis. Les bureaux de vote ont généralement ouvert à l’heure, hormis dans trois localités, et le matériel ainsi que le personnel présents. Mais peu après le début des opérations, des observateurs de la Maison des organisations de la société civile (Mosc) avaient déjà relevé, dans des bureaux de Hadda, «un nombre des bulletins nettement inférieur à celui des électeurs inscrits sur les listes». Un cas répertorié dans d’autres bureaux d’autres circonscriptions.
SM et Djalali-eddine Madi
