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Premier tour des élections anticipées : La victoire du peuple comorien

Premier tour des élections anticipées : La victoire du peuple comorien

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À Moroni, la capitale, les électeurs ont accompli leur devoir civique sans heurts hormis trois incidents signalés. À Ngazidja et à Mwali, le scrutin s’est déroulé dans le calme dans presque toutes les régions, excepté des incidents notés dans certaines zones. Le climat était, par contre, tendu à Ndzuani en début de matinée où de nombreux bureaux de vote avaient été fermés en milieu de journée suite au saccage du matériel électoral. On déplorerait un mort.

 

Le premier tour de l’élection du président de l’Union et des gouverneurs des îles autonomes a eu lieu hier dimanche 24 mars sur l’ensemble des trois îles. Les électeurs comoriens se sont rendus aux urnes tôt dans la matinée comme à Wani à Ndzuani où l’affluence était au rendez-vous, peu avant 9h du matin, dans les 12 bureaux de vote que compte la ville.


Si à Patsy, à un jet de pierre de Wani, les électeurs ne se bousculaient pas en début de matinée, il n’en était pas le cas à Dzahadju ya Hambu à Ngazidja où les électeurs ont accompli leur devoir civique dans la sérénité. Dans la région de Hambu, il n’y a eu aucun incident signalé jusqu’en début de soirée, à l’exception de Singani où les bureaux ont été saccagés vers la fin de l’après-midi. À Fomboni, capitale de Mwali, la situation était «globalement acceptable» en milieu de journée, d’après notre collaborateur (lire page 5). À Mutsamudu, capitale de Ndzuani, le double scrutin se passait sans accrochages, d’après nos journalistes sur place dans l’île qui n’ont constaté aucun incident majeur.

Des malentendus et des incompréhensions

Au nord de Ngazidja, les opérations de vote avaient été émaillées par des malentendus et des incompréhensions dans certains bureaux de vote comme à Membwadjuu où un assesseur avait été interdit de reprendre son siège après une sortie probablement mal interprétée par le président du bureau de vote. La même scène s’est produite au bureau de vote de Ntsaweni 3. L’un des assesseurs était interdit d’accès. «Il est 10h passées alors que personne dans ce bureau de vote ne sait pas combien de personnes ont voté ni l’évolution du processus du scrutin», avait déploré l’assesseur du candidat du parti Juwa, Kanane Bakar. À quelques kilomètres de là, les électeurs ont accompli leur devoir de citoyen dans le calme, comme l’a constaté notre reporter dans la région de Mbude ya Nyumamro ya Kiblani. «Les habitants de la commune de Mbude ya Nyumamdro ya Kiblani se sont réveillés dans le calme ce dimanche, jour de l’élection du président de l’Union des Comores et des gouverneurs de l’île. Depuis Mandza jusqu’à la ville de Djomani, nous avons constaté que tout se passe dans le calme à 8 heures 43 minutes». Des tentatives de fraudes présumées avaient été signalées dans l’un des bureaux de vote de Shamle. Mais tout est rentré dans l’ordre. Quelques accrochages entre les forces de l’ordre et des jeunes en colère avaient été signalés en fin d’après-midi à Mitsamihuli, provocant des tirs de sommation pendant plusieurs minutes.


Au sud de Ngazidja, nos reporters ont noté des cas de bureaux de votés bloqués par des électeurs notamment à Mohoro où des électeurs n’ont pas pu exercer leur devoir de citoyens. À Fumbuni, des incidents avaient été signalés dans l’un des bureaux de vote. Des urnes avaient été éventrées par des groupes de gens dans certaines localités de la région de Badjini. Le scrutin se passait dans la quiétude dans d’autres zones comme à Nguwengwe, à Ntsinimwashongo où les électeurs observaient une discipline particulière avant de se rendre aux urnes.
Un climat particulièrement tendu a régné à Mbeni, chef-lieu de la région de Hamahame, où tous les six bureaux de vote avaient été mis à sac en milieu de journée. Un agent électoral avait été pris en sandwich par des groupes de jeunes en faction. Une situation qui a contrasté avec celle vécue par les électeurs de Shezani ya Mbwankuu, à quatre kilomètres. «Le vote se passe dans le calme», nous avait informé notre reporter de la zone. Par contre, des incidents avaient été notés dans certaines localités de la région Washili où des urnes avaient été saccagés notamment à Hassendjé, d’après toujours nos journalistes.

Un climat tendu dans certaines zones de Ndzuani

Des troubles avaient été signalés dans la région d’Itsandra, à Itsandra Mdjini, et surtout à Ntsudjini où des urnes avaient été saccagées en fin d’après-midi par des jeunes en colère. Dans la région de Bambao, les électeurs avaient rempli leur devoir sans incidents majeurs. À Ikoni, Mkazi, Nvuni notamment, les électeurs et les électrices se sont présentées timidement en début de journée. Mais on ignore le niveau de l’affluence en début d’après-midi.
Le climat était, par contre, tendu à Ndzuani en début de matinée où de nombreux bureaux de vote avaient été fermés en milieu de journée suite au saccage du matériel électoral. Nos journalistes sur place dans l’île ont noté de nombreux incidents dans une dizaine de localités de l’île notamment à Page, Pomoni, Bimbini, Tsembehu, Mdjihari, Bandrani, entre autres.


Des représentants des candidats protestaient contre des bourrages présumés d’urnes dans certains bureaux de vote à Ndzuani. Ils voulaient exprimer leur colère sur diverses questions comme les procurations, le manque d’accréditation pour bon nombre d’entre eux, d’après des témoignages recueillis sur place. Des membres de bureaux de vote avaient également constaté des vrais-faux assesseurs avec des mandats suspects. En l’absence d’enquêtes approfondies, Al-watwan n’est pas en mesure de confirmer ni infirmer l’ensemble des informations collectées dans une atmosphère de confusion générale. Cette situation a poussé les candidat de l’opposition à se retirer du processus (lire page 5). La situation était tendue dans de nombreuses localités de Ndzuani. Des urnes avaient été saccagées. «La journée électorale a été entamée de façon plutôt mouvementée dans les régions de l’Ouest de Ndzuani. Si à Mutsamudu le calme a régné pendant la matinée, ce ne fut pas le cas à Page, une localité toute proche», a souligné l’un de nos reporters qui a indiqué l’arrestation d’un jeune homme à Hombo, suivie de quelques jets de pierres sur le toit d’un bureau de vote.


À Koki, les opérations de vote ont été suspendues dans la localité où, peu avant 9h du matin, des inconnus pénètrent brutalement dans les deux bureaux, saccagent les urnes avant de déchirer les bulletins.
Même scène à Tsembehu dans la zone de la Cuvette. «Après Koki et Bazimini, les jeunes de la localité de Tsembehu ont provoqué l’arrêt immédiat des opérations électorales dans leur localité», a souligné notre reporter sur place, ajoutant que «plusieurs jeunes ont fait irruption dans les trois bureaux de vote et se sont emparés des urnes avant de les jeter sur la route et d’en déchirer les bulletins ensuite». À quelques kilomètres  de là, des jeunes en colère avaient bloqué le passage empêchant tout accès aux localités de Sima et Bandrani. «Les forces de l’ordre ont essayé de disperser les fauteurs de troubles avec de tirs de sommation et des grenades lacrymogènes, mais ces derniers ont continué à riposter en leur lançant des pierres», a écrit notre journaliste.
À Moroni, la capitale, les électeurs ont accompli leur devoir civique sans heurts hormis trois incidents signalés notamment au quartier Irungudjani. À Ngazidja et à Mwali, le scrutin s’est déroulé dans le calme dans presque toutes les régions excepté des incidents notés dans certaines zones. Après la fermeture des bureaux de vote et au moment où nous mettions sous presse (1h 25), aucun incident grave ne nous a été signalé. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a noté des incidents dans les localités de Mabahoni et de Ndrondroni (lire en page 6 le communiqué de la Ceni). L’instance en charge de l’élection a dit avoir rétabli la situation et que tout le scrutin avait repris en début d’après-midi. La Ceni avait noté un taux de participation qui avoisinait les 40% en début d’après-midi.


A.S.Kemba
 (avec nos reporters)

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