Il y a, en tout, neuf candidats engagés dans la course à l’élection du gouverneur de Ngazidja et, parmi eux, figure Salim Ali Dine. L’intéressé, conseiller financier et contrôleur de gestion de carrière, fait de l’autosuffisance alimentaire son cheval de bataille dans cette course pour Mdrodju. Il expliquera au préalable les principales raisons qui motivent sa candidature. Pour Salim Ali Dine, les jeunes disent ici et là qu’ils veulent du changement mais ne font pas tout pour justement changer la donne. Ainsi, il compte, à travers sa candidature, montrer que non seulement les jeunes peuvent diriger le pays mais aussi prendre le relais de ceux qui ont, jadis, luttés pour notre indépendance. «Quant aux autres qui sont là et qui croient que ce pays leur appartient, le moment est venu de les déloger et de leur montrer qu’ils ne sont pas irremplaçables, loin de là», affirme Salim Ali Dine.
Sa politique, comme nous l’avons souligné précédemment, est basée sur l’autosuffisance alimentaire à moindre coût et dans les faits cela passe par un «appui aux secteurs agricole et halieutique». «Aujourd’hui, manger quotidiennement et sainement n’est toujours pas garantie dans de nombreux foyers. Voilà pourquoi nous devons favoriser le protectionnisme au niveau de nos produits agricoles et halieutiques», soutient-il avant d’affirmer qu’il est inadmissible d’importer des produits qui sont pourtant dans notre pays. C’est dans cette logique que le candidat compte mettre en place un fonds d’investissement afin d’appuyer toutes les initiatives tendant à favoriser la culture de différents produits ou de la pêche. Cette manne financière, Salim Ali Dine sait déjà comment la trouver. «Nous allons entamer des négociations avec différents Ong qui travaillent dans le domaine, et surtout le gouvernorat de l’île qui va se porter garant dans les institutions financières de la place pour soutenir les initiatives les plus prometteuses».
Et comme ce financement «ne pourra pas tout régler, je compte aussi mettre en place une politique pour lutter contre les vols». Ainsi, chaque régime de banane volé par exemple, le voleur «s’il est attrapé devra payer 2.500 francs à chaque banane plus trois mois de prison et des heures destinées à cultiver la terre de sa victime selon le degré de son vol. Et si le voleur veut éviter la prison, il devra payer le double du prix estimé des dégâts. Cet argent sera ensuite reparti en deux parts : une pour la victime et l’autre pour l’île afin de financer d’autres projets». Et selon lui, «les coco à boire seront interdits à la vente. Il est vraiment inacceptable d’importer des cocos secs alors que nous avons des milliers de cocotiers. Et tout contrevenant sera appelé à payer 5.000 francs l’unité».
Autre volet de son programme : l’éducation. Pour le candidat, «nous manquons beaucoup de patriotisme et de civisme. Voilà pourquoi nous devons mettre en place l’enseignement religieux et celui du civisme dans les écoles».
Pour ce qui est du niveau des élèves, Salim Ali Dine croit savoir que «nous en sommes arrivés là parce que les diplômés sont de plus en plus jeunes. Ils obtiennent le bac à 16-17 ans et font deux ans d’études à Ifere puis sont dirigés dans les écoles primaires. Si leurs compétences ne sont pas remises en cause, leur jeune âge n’est pas un atout. Je pense donc qu’avec l’aval de l’Union nous allons faire appel à des gens plus diplômés pour inculquer un certain nombre de valeurs aux élèves du primaire. Il y aura une indemnité en plus du salaire pour ces gens».
S’il est élu gouverneur, Salim Ali Dine promet enfin d’avoir un rendez-vous tous les 3 ou 4 mois avec les Wangazidja. «Je serai dans une station radio ou télé et un numéro de téléphone sera mis à la disposition de la population. Ils appelleront pour critiquer la gestion du pouvoir ou proposer des idées. Les plus pertinentes seront retenues et son auteur sera désigné chef de projet pour l’exécution de son idée», a-t-il prévu.
Abdallah Mzembaba