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Trois questions à Salim Abdou, candidat à l’élection du gouverneur de Ndzuani

Trois questions à Salim Abdou, candidat à l’élection du gouverneur de Ndzuani

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Salim Abdou dit vouloir devenir gouverneur pour pouvoir également faire de nouveau émerger les idées de l’ancien révolutionnaire Ali Soilihi Mtsashiwa (chef de l’Etat entre 1975 et 1977), personnalité qu’il vénère et qui lui inspire beaucoup.

 


Qu’est-ce qui vous pousse à vouloir devenir gouverneur de l’île de Ndzuani ?



Ce n’est pas la première fois que je me présente à une élection : j’ai déjà été colistier du candidat Elbak à la présidentielle de 2016. J’ai toujours été de tendance soilihiste ; je voudrais perpétuer son œuvre. Notre slogan de campagne est «le changement du discours politique pour la vérité et la réconciliation». Dans ce pays, nous serons tranquilles et épanouis une fois que nous nous dirons la vérité et nous réconcilierons, comme cela s’est fait en Afrique du Sud. Ce qui me motive également, c’est que j’expérimente des métiers manuels. J’ai sillonné partout et participé à toutes sortes de foires, mais jusqu’à présent aucune autorité ne m’a prêté attention. C’est donc l’occasion de concrétiser mes rêves. Et vous verrez que ma campagne sera différente de celle des autres candidats. J’ai même une banderole de 19 mètres, qui présente des métiers manuels. Moi, quand je dis que je vais lutter contre le chômage, c’est avec des exemples concrets.


Quel est votre projet politique ?


 


Une fois élu gouverneur, je prends l’engagement de ne jamais m’opposer au pouvoir central. Je m’entendrai avec n’importe quel régime. Car le Coran nous a recommandé d’obéir à Allah, à son messager ainsi qu’à nos dirigeants. Mon ultime but c’est la présidence de l’Union, mais du moment où les élections des gouverneurs sont là, j’y vais. J’ai donc un programme politique plutôt national, que je proposerai au président qui sera élu, afin que nous nous aidions à bâtir notre pays. En tant que diplômé en politique de décentralisation, je pense être le mieux outillé pour diriger l’île. Il nous faut une décentralisation intégrée, c’est-à-dire, le même niveau de développement pour toutes les régions de l’île. C’est comme cela qu’Ali Soilihi avait procédé.  


Certains estiment que les compétences des îles autonomes ont été fortement diminuées. Est-ce votre avis ? Si c’est le cas comment comptez-vous alors concrétiser vos projets ?



Je vous jure que depuis que les Comores sont indépendantes, il n’y a jamais eu de meilleure Constitution que celle-ci ! Il n’y a plus de ministres de l’île et de l’Union, mais de l’Union seulement. Il n’y a plus de commissaires dans les îles. Le gouverneur a sept postes, dont celui de secrétaire général qui s’occupera de l’administration de l’île. Ce n’est pas vrai que le gouverneur n’aura rien à faire : c’est lui qui devra mettre en pratique la décentralisation. Mais nous espérons que le pouvoir central ne va pas jouer la politique du «diviser pour mieux régner», en mettant en opposition les maires et les préfets, notamment... ou bien que lorsque l’île trouve les moyens de réhabiliter un bout de route, l’Union ne viendra pas arrêter les travaux au motif que cela est de son ressort.

Entretien réalisé par
Echati Ahmed avec SM

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