C’est un secret de polichinelle qui vient de se confirmer. Abidhar Abdallah vient de remettre sa démission de président du Radhi au secrétaire général, Houmed Msaidie. Il quitte par la même occasion le parti.
La rumeur courait depuis quelques temps. Entre Abidhar Abdallah, désormais ex-président du Radhi et certains caciques de la formation politique, le courant ne passait franchement pas. Il se dit qu’Abidhar reprochait à l’ancien ministre de l’Intérieur, son rapprochement d’avec les "Bacaristes", qui se confirmera dans la lettre de démission.
Sa démarche pour rendre sa démission sera silencieuse. Sans conférence de presse et sans micro. C’est par un courrier dont Al-watwan s’est procuré copie, qu’Abidhar Abdallah a demandé sa démission en tant que président du Radhi et en tant que membre.
"Ma foi dans l’éthique et la morale politique, mon envie de porter une vision nouvelle pour l’avenir de notre pays (…) m’obligent à prendre mes responsabilités. C’est pour cette raison que j’ai décidé de vous présenter ma démission à la fois de la présidence et de membre du parti".
Dans ledit courrier, l’ancien président du Radhi fait part des divergences en son sein quant "à la position à adopter face au pouvoir en place, la tentative de rapprochement avec le parti du chef de l’Etat, divisions internes, tentatives de réconciliation entre les deux tendances, fusion inavouée avec le Gnec", les fameux Bacaristes dont on parlait plus haut. Il fustigera aussi sa mise à l’écart dans la gestion du parti sans ambages : "en tant que président ayant la légitimité complète d’agir en son nom, j’ai toujours été écarté sans aucune raison valable".
A la lecture du courrier, l’on ne peut que se rendre compte qu’Abidhar Abdallah rêvait de voir le Radhi incarner l’opposition, ce qui n’est à l’évidence pas le souhait de la majorité : "J’ai passé des mois à Moroni (…) pour que nous puissions porter la voix du peuple devant ce régime tant décrié. Hélas (…) les ambitions des uns et des autres, les tentations et la peur d’affronter la réalité de notre pays ont conduit ma démarche à l’échec".
Le Radhi connaît encore quelques soubresauts en moins de trois ans d’existence. Après la réconciliation "assumée" de deux courants "divergents", comprendre Msaidie et Soeuf, voici Abidhar jette l’éponge. Reste à savoir ce qu’il compte faire "pour porter la voix du peuple devant ce régime tant décrié".
Wait and see.