Le monde de la mer est encore une fois en deuil avec ce kwasa kwasa parti dans la matinée du samedi 23 juin à destination de Shindini avec à son bord des passagers et plusieurs colis. Après une traversée mouvementée par une mer agitée, l’entrée à Shindini s’est avérée périlleuse et a eu raison de la frêle embarcation qui chavirera faisant un mort, un enfant de moins de 10 ans, et un blessé grave transféré à l’hôpital.
Comme à chaque accident mortel, le débat sur le transport des passagers en kwasa, ces embarcations faites pour la pêche côtière et qui se sont imposées dans le paysage des transports maritimes comoriens, se pose sans que de réelles solutions soient envisagées.
Une chose est sûre. Un billet d’avion à 30.000 fcs pour un aller simple, Moroni-Mwali, avec la franchise de 15 kg, n’est pas fait pour attirer le commun des Comoriens, contrairement à un kwasa à 10.000 francs la traversée et une franchise presque illimitée qui permet aux paysans et aux pêcheurs de venir écouler leur production à un bon prix dans la capitale fédérale. Sans compter la souplesse du voyage en kwasa. Contrairement à l’avion, il suffit de se rendre au port pour prendre la première vedette en partance sans formalité particulière.
Mais malgré des indéniables avantages, le voyage par kwasa présente d’énormes risques. Il a, cependant, le mérite de poser un débat et d’interpeller les pouvoirs publics soucieux d’améliorer l’ouverture du pays avec le monde extérieur mais qui néglige les transports intérieurs pourtant facteurs de cohésion nationale dans notre pays insulaire avec ses spasmes séparatistes périodiques.
Riziki