Suite à son déferrement intervenu le lundi 11 février, Idi Boina a été présenté à un juge d’instruction, inculpé et placé en détention provisoire. «J’ai appris que le parquet a ouvert une information judiciaire», a confirmé Me Abdillahi M’madi Saïd. Interrogé sur cette procédure judiciaire engagée contre son client, l’avocat, n’a pas souhaité donner des détails sur le sujet. Il a toutefois confié être surpris de voir son client embarqué par les éléments de la gendarmerie. «J’ai seulement été témoin de la scène, j’ai assisté à l’arrestation de mon client». Me Abdillahi M’madi Saïd a ajouté qu’il envisage de communiquer davantage sur le sujet dans les prochains jours.
L’arrestation d’Idi Boina, intervenue le samedi dernier au palais de justice de Moroni, entre dans le cadre normal du travail de la justice, selon le parquet. «Idi Boina était recherché par la justice dans l’affaire de l’agression d’Ali Radjabou, c’est pour cette raison qu’il a été arrêté dès qu’il s’est présenté au palais de justice», a-t-on justifié. Au sujet des motifs de cette arrestation, sachant que l’affaire est déjà jugée et que des condamnations avaient été prononcées depuis le 17 décembre dernier, le parquetier a précisé qu’effectivement l’affaire a été jugée, Idi Boina n’a été présenté devant la Cour ce jour là car il avait fui la justice.
Pour lever toutes les zones d’ombres sur ces poursuites engagées contre ce membre de l’union de l’opposition, cette source du parquet à rappelé un principe de droit. «Certes, nul ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits, toutefois, les mêmes faits peuvent êtres jugés à plusieurs reprises car cela dépend du jour ou la justice met la main sur les personnes impliquées dans l’affaire», a-t-on ajouté.
L’agression du sergent Ali Radjabou a eu lieu le 30 juillet 2018 à Moroni lors du référendum sur la révision constitutionnelle. Le procureur de la République Mohamed Abdou avait donné des précisions sur la gravité de l’agression du gendarme et avait lancé des avis de recherche contre Tocha Djohar, Idi Boina et Alphonse Mlanao. A l’audience, les 16 et 17 décembre derniers, 24 personnes, y compris Alphonse Mlanao, avaient été jugées par la Cour de sûreté de l’Etat. Absent à l’audience, le député Tocha Djohar a été jugé par défaut et Idi Boina n’a jamais été entendu.
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