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Nécrologie : Le linguiste Saïd Soilihi n’est plus

Nécrologie : Le linguiste Saïd Soilihi n’est plus

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Le linguiste comorien Saïd Soilihi est décédé dans la matinée d’hier, mercredi, à Mayotte où il résidait avec sa famille et y exerçait comme enseignant de français. Les funérailles auront lieu cette semaine à Ikoni, la date exacte n’étant pas encore arrêtée. «Le monde éducatif et linguistique est atteint», a ainsi réagi Hamdani Bakari, enseignant-chercheur à l’Université des Comores et un de ses amis.

Le directeur du Centre national de documentation et de recherche scientifique (Cndrs), Nouroudine Abdallah, évoque une très grande perte. «J’ai perdu un ami, un frère. Je l’ai connu et côtoyé depuis mon jeune âge.

Le pays a perdu un patriote», a-t-il ajouté avant de souligner l’énorme travail abattu par le défunt linguiste pour développer le Shikomori. Abdou Djohar, enseignant-chercheur à Paris, pleure la disparition «d’un des piliers et ardents défenseurs de la langue comorienne». «La tristesse est immense. Les linguistes comoriens, tout comme les Comoriens, en général, s’arquent sous le poids du départ tragique de cet amoureux du shikomori, dont les nombreux ouvrages accomplis sont inestimables», lit-on sur sa page Facebook.

Said Soilihi, né à Moroni, a effectué des études à l’Ecole nationale d’enseignement supérieur (Enes) de Mvuni avant d’être titularisé comme professeur de français au collège rural d’Iconi. Il partira ensuite en France où il poursuivra, à l’Université d’Aix Marseille I, des études de Lettres modernes françaises.

«La langue française dans l’archipel des Comores : Statut, Usages et Pratiques de la langue», sera la thèse de son doctorat. Il écrira plusieurs ouvrages sur le Shikomori, notamment «Pratique de la conjugaison du comorien» aux Editions Kalamu des Iles.

Il s’agit d’un livre qui aborde plusieurs aspects du parler du Shingazidja, dont l’alphabet comorien, le verbe à l’infinitif, le temps de la conjugaison, la pratique de la conjugaison.  A Marseille où il a vécu avec sa famille durant plusieurs années, il dispensait des cours et une formation en langue comorienne, parallèlement à ses recherches. Paix à son âme.

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