Lors de la conférence de presse hier, du président de l’Université des Comores, le doyen de la faculté de Lettres arabes et sciences islamiques (Imam Chafiou), Abdou Raouf Abdou Omar, répondant à une question sur les raisons de la décision de ne pas recevoir des candidats âgés de plus de 45 ans en master, a déclaré
Ces gens là sont trop âgés pour suivre des études supérieures, ils ont brûlé leurs fusibles. A partir de cet âge -là, la mémoire fléchit. On avait proposé 40 ans mais ça a été finalement 45.
Et comme si cela ne suffisait pas, il ajoutera : “j’avais quinze ans quand j’ai postulé à la classe de sixième en Arabie saoudite et on m’a recalé à cause de mon âge. L’année suivante, j’ai menti sur mon âge en perdant quelques années et j’ai été accepté” (Sic).
Par ses déclarations, Abdou Raouf Abdou Omar est tout simplement passé à côté de la mission première qui est la sienne et s’est montré indigne de sa fonction. A quelques exceptions près, l’âge n’est aucunement un facteur de sélection dans l’enseignement supérieur.
La logique de ce doyen est d’autant plus insensée que les enseignants de l’Université des Comores, pour ne citer qu’eux, ont plus de 45 ans dans leur majorité. Doit-on conclure que les étudiants comoriens sont enseignés par des personnes qui “ont brûlé leur fusible” et qui ont la “mémoire qui fléchit”?
Quant au fait que ce haut responsable de l’Udc, devant un parterre de témoins et des médias, se targue d’avoir menti sur son âge pour être reçu dans une école, je vous laisse apprécier. Une chose est sûre : décider systématiquement de ne pas accepter des personnes parce qu’elles ont 45 ans ou plus, ne peut être que discriminatoire et indigne surtout de la part d’une Université. Et, plus encore, cautionner cela quand on a le pouvoir d’empêcher ce genre de choses est tout simplement inadmissible.