Quelques heures après la visite de 24 heures effectuée par Emmanuel Macron sur l’île comorienne de Mayotte, le Comité Maoré a rencontré la presse, en milieu de journée d’hier pour faire le point sur ce déplacement. Pour Youssouf Atick, avocat et membre du bureau exécutif du Comité Maoré, la visite du président français dans l’Océan indien, en particulier dans l’île comorienne de Mayotte est «un non-événement». «Mais puisque lors de son intervention il a évoqué la question de l’immigration dite clandestine, nous serons étonnés s’il s’agissait d’un comorien qui est chez lui», a-t-il d’emblée lancé avant d’ajouter que «conformément aux résolutions de l’Organisation des Nations-unies et du strict sens du terme ‘clandestin’, le premier immigré sur le sol mahorais, du 22 octobre 2019 reste celui qui vient de loin à savoir Emmanuel Macron». Quant à la question des accords bilatéraux et la question du développement de l’archipel des Comores, ce militant a souligné que «nous respectons son engagement et partageons cette volonté de développer notre cher pays tout en donnant la priorité au traitement de la question liée à l’occupation illégale de l’île comorienne de Mayotte par la France».
Un discours de propagande
En restant ferme quant à l’appartenance de cette île sœur dans le grand ensemble comorien, cet avocat a tenu à reprendre le slogan phare du Comité Maore, à savoir «Mayotte est comorienne et le restera à jamais». Il ajoutera qu’«en dehors de cela, ce n’est rien d’autre qu’une usurpation». Au sujet de la note circulaire interdisant les échanges inter-île par les embarcations de fortune, c’est-à-dire, les Kwasa-kwasa, Youssouf Atick a expliqué que cette note peut être examinée sur deux aspects, la forme et le fond. Sur la forme, «si cette question est traitée par le ministre comorien de l’Intérieur, nous parlerons de la même chose, un pays composé de quatre îles géré de l’intérieur».
Il y a Mayotte et la France et non Mayotte dans la France
Quant au fond, «nous estimons que ce même ministre nous suivra un jour avec le drapeau comorien dans ces mêmes embarcations pour aller conquérir réellement notre île».
De son côté, le responsable en charge de la mobilisation internationale du Comité Maoré, Me Mastaba Mohamed, a montré que «la présence d’Emmanuel Macron, mardi dernier, et le discours qu’il a tenu devant les Mahorais, ça nous laisse croire à une propagande de campagne aux prochaines élections municipales». Pour ce membre du Comité Maoré, la phrase du président français en Shikomori, «Maoré na farantsa mpaka co» montre bien «qu’il y a Mayotte et la France et non Mayotte dans la France». Pour la circonstance, le Comité Maoré a profité de cette occasion pour inviter tous les Comoriens des quatre îles à prendre part à la Journée Maoré qui se tiendra, comme d’ordinaire, le 12 novembre au Palais du peuple.
Mm et Eldjihad