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Mayotte s’invite au Grand débat sur les Outre-mer  / Pas de solution pour Mayotte sans dialogue avec les autres îles, selon Macron

Mayotte s’invite au Grand débat sur les Outre-mer  / Pas de solution pour Mayotte sans dialogue avec les autres îles, selon Macron

Mayotte | -   Abdou Moustoifa

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Le président français qui accueillait à l’Elysée des élus venus des différents départements a expliqué aux élus mahorais que la résolution des problèmes de l’île ne saurait être effective tant que Moroni et Paris ne trouveront pas un terrain d’entente. Il est attendu à Mayotte, au mois de juin prochain. Trois jours plutôt, un député communiste dénonçait à l’Assemblée nationale l’occupation française sur Mayotte. Jean-Paul Lecoq s’est attaqué à la politique et la présence française sur Mayotte. Il a clairement appelé à «décoloniser» l’île comorienne de Mayotte.

 

Quatre mois après le lancement pour une durée de sept mois «des Assises des Outre-mer», les élus des départements ont exposé devant le président de la République française, dans le cadre du grand débat national, leurs doléances en grande partie dominées par la recherche des solutions aux problèmes socio-économiques
Présents à cette séance, vendredi, «les élus mahorais» avaient bien entendu des revendications à défendre. L’insécurité, l’immigration, les infrastructures, entres autres. Pour ces représentants, les habitants de l’île comorienne de Mayotte méritent de vivre comme ceux des autres départements, plaidaient les élus mahorais.  A ce propos, Emanuel macron a promis de se rendre à Mayotte au mois de juin prochain.  Il a aussi rappelé que depuis son arrivée au pouvoir, il y a eu certaines avancées sur «la situation des territoires ultramarins». Quant à la question de la convergence des droits sociaux, le locataire de l’Elysée a insisté sur l’importance de tenir compte de la réalité de la région. «Je pense en effet que le rythme est bon, vous dire qu’on peut l’accélérer du jour au lendemain serait méconnaître les difficultés régionales», a- souligné Emmanuel Macron dans un premier temps. À en croire ses arguments, avancés devant les élus, certaines réformes réclamées à Mayotte à l’instar de la convergence des droits sociaux, ne peuvent être résolues définitivement sans que le différend opposant Moroni et Paris ne soit réglé.

Le dialogue avant tout

Autrement, le dialogue avec le gouvernement comorien demeure une étape sine qua none avant tout. « Le problème de Mayotte est double. Il y a le sujet de la convergence mais aussi la question de l’extraordinaire divergence déjà existante avec ‘’les autres îles’’. Tant que nous n’aurons pas géré ce dernier point, je ne peux pas vous dire que nous arriverons à accélérer le processus de la convergence», a-t-il-clarifié. Les choses se sont apaisées, on doit les régler de manière beaucoup structurelle désormais, a exhorté le chef de l’Etat français répondant au président du «Conseil départemental», Soibahadine Ibrahim Ramadani. Le même principe semble trouver échos à l’Assemblée nationale française. D’ailleurs, le député communiste Jean Paul Lecoq a vertement critiqué la présence française dans l’île comorienne. Selon ce parlementaire, l’occupation de Mayotte par la France constitue une violation des résolutions onusiennes qui donnent raison aux Comores. Evoquant plus de 20 résolution onusiennes bafouées par la France depuis 40 ans, le député communiste français ira même jusqu’à qualifier la présence de la France de «colonisation».
Le député a rappelé, à l’occasion d’une loi sur la rétention administrative à Mayotte, que «les Comoriens sont chez eux à Mayotte» et a déploré «la barrière érigée par la France pour séparer l’île de Mayotte au reste de l’archipel». Il a aussi rappelé que «ce n’est pas par charité que la France s’est installée à Mayotte» mais que «l’objectif est militaire et économique». Jean-Paul Lecoq a également dénoncé un «déplacement forcé de population» qui rend la France «coupable de crimes contre l’humanité».
«Il faut attendre raison et permettre aux Comores de se réunifier pacifiquement, dans le respect de chacun», a poursuivi le député communiste qui a toujours défendu «le respect du droit international dans l’archipel des Comores» et qui a toujours considéré Mayotte comme une île arrachée illégalement aux Comores. Pour que Mayotte et les trois autres îles sœurs vivent en paix, et se développent économiquement, Jean-Paul Lecoq montre qu’il est fondamental d’imaginer un plan sous l’égide de l’Onu pour sortir de cette situation injuste qui déstabilise toute la région. Revenant sur la colonisation, le deputé français conclut qu’ «il ne reste que deux colonies en Afrique, le Sahara occidentale et Mayotte. Dans les deux cas, la France est responsable».


Rassemblés par
Abdou Moustoifa

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