Le gouvernement a réitéré hier la position comorienne sur le contentieux territorial opposant l’Etat comorien et la France au sujet de l’île comorienne de Mayotte. En visite dans l’île, le président français, Emmanuel Macron, a déclaré que «Mayotte est française», avant d’évoquer à minima la coopération entre les Comores et la France sur le problème de Mayotte. Le gouvernement reste catégorique. «La position du gouvernement est claire. Le président Azali Assoumani l’à déjà affirmé devant le président Macron à l’Elysée que Mayotte est comorienne et ne sera jamais française», a affirmé le ministre de l’Information, Ahmed Ben Said Jaffar dans un entretien téléphonique accordé hier à Al-watwan. «Nous réitérons la position du gouvernement comorien. Mayotte est une île comorienne et non française. Cela ne fait aucun doute selon l’histoire et conformément au droit international et à toutes les résolutions prises par l’Onu», a rappelé l’ancien chef de la diplomatie comorienne.
Le ministre est aussi revenu sur l’un des sujets abordés par le président français à Mayotte, à savoir la délégation mahoraise avec le drapeau français dans les prochains jeux des îles de l’Océan indien. «Nous n’accepterons jamais que Mayotte porte le drapeau français aux jeux des jeunes de l’Océan indien de 2022», a-t-il signifié. Sur la question de la libre circulation des Comoriens dans l’archipel, Ahmed Ben Saïd Djaffar a laissé entendre que les discussions sont toujours en cours entre les deux pays pour trouver une solution juste et définitive.
Le ministre en charge de l’Information a tout de même salué les propos du président français qui pense «qu’il faut dépassionner la relation avec les Comores», car selon Emmanuel Macron les Mahorais et leurs frères des autres îles sont condamnés à vivre ensemble par l’histoire, la culture, la langue et la géographie. Le président français a appelé les mahorais à mettre fin aux discours «d’exclusion». «Il faut arrêter les discours qui consistent à dire que notre ennemi est de l’autre côté de la mer. C’est irresponsable», dira le président Macron avant de lancer : «combien d’entre vous ont des familles de l’autre côté de la mer ? On peut assurer la sécurité… sans avoir un discours de haine avec les autres qui sont vos frères, qui sont nos frères. Et il ne faut jamais céder à cela».
Chamsoudine Saïd Mhadji