Le ministre des affaires étrangères a précisé qu’il avait convoqué l’ambassadeur de France suite aux propos tenus par son président jeudi dernier sur recommandation du chef de l’Etat. « Nous lui avons fait part de l’indignation du gouvernement et de la population comorienne ».
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L’homme fort du ministère des affaires étrangères prendra quand même le soin de préciser que les propos tenus par le tout nouveau président français, « dans un contexte général de drames quasi quotidiens dans le bras de mer séparant Mayotte et Anjouan, nous pensons que nous sommes en droit d’attendre plus de considérations ».
L’heure n’est pas à la rupture diplomatique entre les 2 pays. « Nous pensons, évidemment, garder de bonnes relations d’amitié et de coopération, entre les Comores et la France ; il n’est pas question, comme certains le disent, d’aller vers une rupture des relations diplomatiques. Néanmoins, nous attendons, une réaction officielle de regrets, de la part du gouvernement français et une explication qui pourrait être donnée par rapport au contexte ».
Mohamed Bacar Dossar reconnaît que « nous sommes tous des êtres humains, et nous pouvons déraper même si cela prend une dimension différente quand on est chef de l’Etat (…) , nous pouvons comprendre qu’il n’y avait pas d’intention de blesser le peuple comorien, ni de le dénigrer, nous pouvons le comprendre si l’explication était donnée ».
En outre, il indiquera « vouloir l’apaisement à condition que cette sortie ne soit pas considérée comme un non-évènement ».
Cette réaction n’est-elle pas un peu tardive ? « Nous sommes des autorités, nous sommes des responsables, nous réagissons après réflexion ».
A son tour, l’ambassadeur de France, Robby Judes, préfèrera axer son propos « sur la constante solidarité entre la France et les Comores, il ne s’agit de prendre en compte quelques mots et les sortir de leur contexte et faire en sorte de nourrir, ceux qui ici et là, souhaiteraient qu’il y ait de problèmes entre nos 2 pays».
A la question de savoir si le gouvernement français s’apprêtait à présenter des excuses ou des regrets à l’endroit du peuple comorien, le diplomate répondra de la sorte : « vous employez des termes, qui ne sont pas encore d’actualité ; le président Macron n’a pas du tout insulté les comoriens, je ne vois pas en quoi il pourrait présenter des excuses ».
Il ajoutera : « ces propos ont été tenus dans un certain contexte, ce n’est pas du tout comme ça était dit ici et là par une petite partie de l’opinion, toujours prompte à créer des conflits entre la France et les Comores ; il n’existe rien d’humiliant ou de méprisant pour le peuple comorien ».
L’ambassadeur de France précisera que le président Macron est « tout à fait bien intentionné envers les Comores et souhaite travailler très rapidement avec le président Azali, pour faire en sorte que ce pays, les Comores soient développées et que nous français, nous participions au développement de ce pays ».
Les propos du président français, nous l’avons dit plus haut, ont suscité une vague d’indignation. Si bien, que des politiques issus de l’hexagone aussi bien de gauche que de droite les ont violemment fustigés.
Les journaux français se sont donc logiquement emparés de la question. A cette question donc, Robby Judes, qualifiera l’affaire « de franco-française et le répète, le président Macron, n’a en aucun cas, souhaité mettre en cause le peuple comorien dans ses propos ».
Il mettra ses réactions sur le compte de la période électorale qui prévaut en ce moment en France : « nous sommes en période électorale et il va sans dire que la France étant une démocratie, des opposants peuvent critiquer ici ou là des propos du président de la république et c’est tout à fait normal ».
Est-ce donc un non évènement ? « On peut dire ça comme ça. Je vous rappelle que le président Macron s’est toujours engagé, dès le départ, même quand il était candidat, pour pouvoir travailler avec les Comores, pour pouvoir développer les Comores, en cela, il assure une forme de continuité. (…) je pense que le président Macron (alors qu’il était candidat) l’a dit de manière ferme, de manière forte lorsqu’il est passé à Mayotte.