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1er Congrès du Comité Maore : “Intégrer nos compatriotes de Mayotte dans la gestion des affaires de l’État”

1er Congrès du Comité Maore : “Intégrer nos compatriotes de Mayotte dans la gestion des affaires de l’État”

Politique | -

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Durant deux jours, samedi et dimanche derniers, les membres du Comité Maore se sont réunis à Kwambani ya Washili dans le cadre de leur premier congrès. Un membre du comité estime qu’il va falloir “changer de cap et intégrer nos compatriotes de la quatrième île dans la gestion des affaires de l’État”. Par ailleurs on a enregistré une forte délégation de Mayotte dans ce congrès.

 

A l’approche de l’organisation des Assises nationales sur le bilan des 42 ans d’indépendance dans lesquelles la question de Maore risque d’avoir une place centrale, le comité qui poursuit le combat pour la réintégration de la quatrième île comorienne dans son giron naturel vient d’organiser son premier congrès le week-end dernier à Kwambani ya Washili. Fondé en 2005, le Comité Maore regroupe des Comoriens des quatre îles à la recherche d’une solution pérenne pour rendre effectif le slogan Mayotte est comorienne et le restera à jamais.

C’est dans ce contexte que le mouvement a organisé son congrès afin d’évaluer les actes déjà posés, dégager les stratégies à entériner, adopter ses textes et élire le nouveau bureau. L’objectif final de ces actions étant, entre autres, d’accompagner la volonté du président Azali Assoumani qui souhaite mettre un accent particulier sur cette question en instituant notamment un département ou un secrétariat d’état chargé uniquement de la question de Mayotte. Pour le manageur du Comité Maore, Mastaba,

 

le président Azali prend ce combat à cœur et veut mettre en place une structure et y dédiée notamment un Secrétariat d’état afin d’en finir avec les commissions qui affichent généralement des largesses propices à la corruption. En 42 ans, nous n’avons pas bougé d’un iota, raison pour laquelle des patriotes sont réunis ici à Kwambani pour élaborer une nouvelle stratégie et adopter nos textes.

 

  A en croire ce membre actif du comité, il conviendrait de changer de cap et d’intégrer nos compatriotes de la quatrième île dans la gestion des affaires de l’État. “Nous avons enregistré la présence d’une forte délégation de Mayotte dans ce congrès. Il faudrait désormais impliquer nos militants en commençant par rendre effective, la résolution de 2012 qui veut que dans les commissions parlementaires, il y ait trois Maorais.

Nous devons également mettre en place une mobilisation nationale et internationale autour de cette question dans la mesure où nous savons que le gouvernement, en particulier le président Azali Assoumani, veut faire bouger les choses et enregistrer des résultats probants” devait continuer Mastaba. L’implication des ressortissants de Mayotte est également réclamée par Hamidi Saïd Matoir.

En finir avec les discours

Ce natif de Sada à Mayotte qui baigne dans le militantisme depuis son jeune âge pour que Mayotte reviennent aux Comores estime que les jeunes doivent avoir des repères pour continuer le combat et s’identifier au pays. “Personne ne peut changer la réalité selon laquelle Mayotte est comorienne. L’intégrité territoriale de notre pays est non négociable.

Toutefois, j’estime que les gouvernants doivent nous aider à faire en sorte que les jeunes Maorais échappent au formatage des esprits initié par la France à Mayotte. Elle fait croire au jeune que notre île n’a jamais été comorienne. Je pense qu’on aurait dû, à travers la tournante, vérifier si effectivement il y avait des Maorais prêts à diriger le pays et à enclencher par la même occasion son retour” a-t-il expliqué avant de mettre l’accent sur les détails.

Il rappelle que les gouvernements successifs d’Ali Swalihi, Ahmed Abdallah et Saïd Mohamed Djohar ont toujours eu des ministres venus de la quatrième île. Et d’estimer que dans l’état actuel des choses, le gouvernement comorien doit accompagner les militants qui sont à Mayotte.

 

 

Nous avons le sentiment que Mayotte est comorienne dans les textes mais dans les faits, on nous met de côté. Si les jeunes intègrent l’idée de voir des Maorais dans le gouvernement comorien, Ils s’identifieraient plus facilement à notre pays. La puissance colonisatrice nous a arraché une partie de notre souveraineté mais nous sommes nombreux là-bas à vouloir le retour de notre île

 

précise Himidi Saïd Matoir qui rend hommage à la formation politique Front démocratique qui serait selon lui, le seul parti politique qui aurait une assise nationale dans les quatre îles et un programme qui implique Maoré. Matoir dénonce une manipulation de la France lorsque cette dernière a manœuvré pour le transfert de la capitale de Dzaoudzi à Moroni afin d’avoir les arguments pour garder Mayotte.

“Si j’étais à la place des gouvernants, la première chose serait de geler nos relations avec la France car on ne peut pas continuer à parler d’un ami qui ne respecte pas les résolutions onusiennes, les lois internationales et l’intégrité de notre territoire” tranche-t-il. En marge de ce congrès, le président du Comité Maore, Me Ali Abdou Elaniou a expliqué que l’heure est désormais “aux actions et non aux paroles”.



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