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1er Congrès du Radhi : Indétronable Msaidié

1er Congrès du Radhi : Indétronable Msaidié

Politique | -   Abdallah Mzembaba

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Le Radhi a tenu vendredi et samedi derniers son tout premier congrès depuis sa création en 2014. L’événement a respectivement eu lieu au siège du parti près de la Gare du nord et à l’hôtel Le Retaj où bon nombres de partis politiques de l’opposition comme du pouvoir étaient représentés. On notera aussi la présence du gouverneur de Mwali, Mohamed Saïd Fazul. Annoncé houleux et décisif, le congrès a déjoué les pronostics et s’est passé dans de meilleures conditions avec comme d’ordre : l’unité avec à la tête du parti Houmed Msaidié.

 

Fini les clans et la guerre des égos (?). Le Radhi est sorti la tête haute de son premier congrès lequel a eu lieu vendredi dans son quartier général près de la Gare du nord et samedi à l’hôtel Le Retaj. Candidat à sa propre succession au poste de secrétaire général du Radhi, Houmed Msaidié a dû faire face, sans grande surprise,à Aboudou Soefo.

Dans ce duel attendu par l’opinion, c’est l’ancien ministre de l’Intérieur sous Ikililou Dhoinine qui en est sorti vainqueur avec 62,7% des voix. Houmed Msaidié est ainsi élu secrétaire général pour trois ans. Si les textes ne l’empêchent pas de se représenter autant de fois qu’il le souhaiterait, l’intéressé déclare qu’il ne le fera pas. Une déclaration qui laisse la porte ouverte aux “nouveaux visages” longtemps pressentis pour prendre la tête du parti. De son côté, le vaincu, Aboudou Soefo, a lui brillé par son absence samedi lors de l’intronisation de son adversaire.

Une absence dont les partisans ne lui tiennent pas rigueur puisque “il a une bonne excuse”. Mihidhoir Sagaf, Kamar Ezamane et Houmed Msaidié ont tous les trois confirmés cette “bonne excuse”.

 

Il faut dire que Soefo, après sa défaite a tenu un discours rassembleur et a même présenté ses excuses aux congressistes pour les erreurs qu’il a commis lors de ce rassemblement. J’ai failli pleurer parce qu’il a défendu le parti comme il fallait et il n’y avait aucune rancœur. S’il n’est pas là c’est parce qu’il est empêché, d’ailleurs bon nombre de ses partisans sont là. Aujourd’hui il n’y a aucun clan, affirme Houmed Msaidié.


On apprendra que Aboudou Soefo a, au moment de déposer les dossiers de candidatures “souhaité que Msaidié se retire pour être le seul candidat mais ce sont les congressistes qui ont refusé”, explique Mihidhoir Sagaf qui assurait la présidence de ce premier congrès.Désormais les votes appartiennent au passé et le Radhi souhaite aller de l’avant avec ses propositions.

Trois résolutions ont ainsi été prises. Il s’agit de la politique à adopter vis-à-vis de l’île comorienne de Mayotte (une proposition sera prochainement soumise au gouvernement), le respect de la liberté d’expression et de la démocratie (condition préalable avant tout éventuel rapprochement du gouvernement) et la mise à exécution des recommandations des assises nationales.


Ni pouvoir ni opposition

Il y a par ailleurs eu des amendements au niveau du statut du parti et le règlement intérieur sera prochainement soumis au conseil national pour étude. Au niveau des instances régionales, les trois secrétaires fédéraux, Moussa Abdallah Moumine (Ngazidja), Nawir Abdallah (Ndzuani) et Me Jospin (Mwali), ont entre autres axé leurs messages sur le caractère national du Radhi.

 

 

Ils citeront comme si besoin était la présence de leur parti dans l’ensemble des communes nationales ainsi que les postes occupés par certains de leurs partisans au niveau des îles et de l’Union. Des propos relayés par Mihidhoir S agaf. Pour lui, “notre bilan en si peu de temps conforte la position de Msaidié puisqu’il nous a permis de franchir de nombreux paliers”. Pour ce qui est de son rapport avec le gouvernement le, Radhi “n’est pas dans le pouvoir”.

 

Nous avons des conditions qui doivent être satisfaites  la liberté d’opinion et de manifester, la réactivation  d’institutions comme la Cour constitutionnelle et la Commission anticorruption sont nécessaires, affirme Kamar Ezamane.

 

Pour le secrétaire général, “nous ne sommes pas dans le pouvoir mais nous n’avons pas déterminé dans quel camp nous sommes. Le dialogue et les discussions sont normales, nous exigeons de savoir si les recommandations des assises seront exécutées ou resteront lettres mortes dans le placard du chef de l’Etat. Nous allons dialoguer pour que le référendum ou le congrès ait lieu dans les meilleurs délais. Si nous passons cette étape, nous verrons ce qu’il faut faire et quel camp choisir”.

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