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35ème sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba I Fermes dénonciations des «putschs» et appel à la stabilité

35ème sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba I Fermes dénonciations des «putschs» et appel à la stabilité

Politique | -   A.S. Kemba

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Le président du Sénégal, Macky Sall, succède au Congolais, Antoine Felix Tshisekedi à la tête de l’Ua pour un mandat d’un an. Le désormais président en exercice est monté au créneau pour appeler à une prise de conscience des méfaits de l’instabilité politique et sécuritaire qui causent un préjudice énorme à l’Afrique. Il estime que «les antagonismes dispersent nos efforts et nous retardent sur le chemin du développement». Selon lui, «le bon sens commande de faire taire les armes et de construire une culture de dialogue et de concertation dans le cadre des mécanismes africains de résolution des conflits».

 

Les coups d’Etat sont un «poison» pour l’Afrique. C’est le message livré, en substance, par le nouveau président en exercice de l’Union africaine à l’occasion du 35ème sommet ordinaire ouvert samedi dernier à Addis-Abeba. Macky Sall n’a pas eu de mots assez durs pour dénoncer la prise illégale du pouvoir par les armes et les conséquences qui en résultent dans les politiques de développement des pays africains.Le constat du président sénégalais a déjà fait l’objet de nombreuses études de spécialistes du continent et occupe la majeure partie du temps des experts qui assistent le Conseil de paix et sécurité de l’Ua (Cps). Il ne fait plus aucun doute que l’instabilité – souvent avec la complicité de mouvements politiques intérieurs appuyés par des puissances étrangères – fait le lit de la pauvreté.

Les raisons de l’instabilité

Mais l’instabilité en Afrique prend, cette fois-ci, une autre forme différente de celle dont on impute souvent, à tort ou à raison, la responsabilité aux anciennes puissances colonisatrices. Les coups d’Etat sont devenus désormais une arme en gestation dans la géopolitique du continent. Ils seraient même, selon des spécialistes du continent, l’œuvre de «structures criminelles» bien organisées, financièrement soutenues et bien armées qui agissent, notamment, de Lagos (Nigeria) à Kidal (Mali) jusqu’à Cabo Delgado (Mozambique).


La montée des idées souverainistes, la guerre des matières premières, la naissance d’une nouvelle race de narcotrafiquants et le besoin de disposer de circuits faciles pour acheminer la drogue, les métaux et les pierres précieuses dans le monde exposent les pays africains à de coups d’Etat comme croit savoir le N°37 de la revue «Conflits» de janvier 2022. «Les trafics en tous genres y prolifèrent pour s’étendre à toute l’Afrique de l’Ouest qui est devenue une plaque tournante du narcotrafic international», y lit-on dans un article très documenté sur comment «les mafias investissent l’Europe».


Le double-coups d’Etat du Mali, celui perpétré au Burkina Faso ou encore la tentative ratée de déstabilisation en Guinée-Bissau sont, soit la conséquence de la nouvelle donne géopolitique qui se dessine, soit le seul moyen pour les groupes criminels, souvent financés par des grandes multinationales, de s’assurer du maintien de leurs mouvements illicites dans leurs zones d’activités. Le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo, qui a échappé de justesse à la rage de ces groupes, considère que le coup d’Etat raté du 1er février dernier est la conséquence de sa lutte contre la corruption et les trafics de stupéfiants dans son pays.


Selon le nouveau patron de l’Ua, Macky Sall, «rien ne peut justifier un coup d’Etat».Joignant la parole à l’acte, il est monté au créneau pour appeler à une prise de conscience des méfaits de l’instabilité politique et sécuritaire qui cause un préjudice énorme aux pays africains.«Je n’oublie pas la recrudescence du phénomène des coups d’Etat qui constitue une atteinte majeure à la démocratie et à la stabilité institutionnelle sur le continent», a-t-il déclaré.

Les «plus grands défis»

Pour lui, «parlant au nom de ses pairs», les Africains devraient ériger un mur contre toute forme de déstabilisation et appeler les populations à dénoncer les actes de nature à compromettre la paix et la stabilité des Etats.«L’urgence de paix et de sécurité nous rappelle notre responsabilité particulière dans la lutte contre le terrorisme, le règlement pacifique des différends entre pays membres, et la prise en charge des situations de crises internes», a-t-il plaidé.Aujourd’hui, selon International Crisis Group (Icg)), les foyers de tensions se multiplient très rapidement en Afrique et les grands défis de l’Union africaine pour l’année 2022 sont, selon ce laboratoire de réflexion, de maintenir «la transition au Tchad, obtenir un cessez-le-feu en Ethiopie, élaborer une stratégie pour le retrait de Libye des combattants étrangers, promouvoir une approche multidimensionnelle de la crise au Cabo Delgado au Mozambique et soutenir le dialogue au Sahel».

L’appel

Par ailleurs, l’Ong estime prioritaire «la réforme de la mission de l’Ua en Somalie», la restauration de «la transition au Soudan» ainsi que l’inscription de «la sécurité climatique» à l’ordre du jour des grands forums internationaux.La sécurité globale du continent est une composante de «la troisième priorité» de l’actuel président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, intitulée «Faire taire les armes». Il s’agit en effet d’offrir à l’Afrique la stabilité dont elle a besoin pour impulser ses plans de développement socio-économiques. «J’appelle à un examen de conscience pour réaliser la paix des braves afin de mieux nous consacrer aux autres urgences qui nous préoccupent», a déclaré pour sa part, à ce propos, Macky Sall.


Le président en exercice de l’Union africaine succède au Congolais Antoine Felix Tshisekedi pour un mandat d’un an 2022-2023. Il estime que «les antagonismes dispersent nos efforts et nous retardent sur le chemin du développement», ajoutant que «le bon sens commande de faire taire les armes et construire une culture de dialogue et de concertation dans le cadre des mécanismes africains de résolution des conflits».

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