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3e conférence des Nations unies sur l’océan Abubakar Ben Mahamoud : «L’occasion de faire un véritable plaidoyer pour renforcer la résilience des écosystèmes marins»

3e conférence des Nations unies sur l’océan Abubakar Ben Mahamoud : «L’occasion de faire un véritable plaidoyer pour renforcer la résilience des écosystèmes marins»

Politique | -   Adabi Soilihi Natidja

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À un mois de la 3e Conférence des Nations unies sur l’océan, prévue à Nice en France, les Comores affûtent leur participation. Le pays compte y défendre une justice climatique et océanique, promouvoir l’économie bleue et renforcer la coopération régionale, tout en plaidant pour une meilleure protection des écosystèmes marins. Mise au point avec le ministre de l’Environnement, Abubakar Ben Mahamoud.

 

La 3e Conférence des Nations unies sur l’Océan se tient le mois prochain en France. Déjà de quoi s’agit-il ?

La 3e Conférence des Nations Unies sur l’océan se tiendra à Nice, en France du 9 au 13 juin. Coorganisée par la France et le Costa-Rica, elle promeut le renforcement de la mise en œuvre de l’Objectif de développement durable numéro 14 qui porte sur la conservation et l’utilisation durable des océans, des mers et des ressources marines. Cette conférence sera axée sur trois objectifs principaux à savoir la finalisation des processus multilatéraux liés à la protection de l’océan, la mobilisation des financements pour conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines pour soutenir l’économie bleue. Enfin, ce sera pour renforcer et mieux diffuser les connaissances scientifiques liées à la mer.

Notre pays s’apprête à y prendre part. Quel est le mandat de la délégation que vous conduirez ?

C’est une délégation de haut niveau qui verra la présence du chef de l’Etat. Il s’agira de faire à l’occasion un plaidoyer pour une justice climatique et océanique. Il est crucial de plaider pour une reconnaissance accrue de nos vulnérabilités afin de promouvoir les mécanismes de soutien adaptés spécifiquement aux petits Etats insulaires en développement dont les Comores font partie. Après, faire la promotion d’une économie bleue durable, essentielle pour la croissance économique aux Comores. En tant que membre actif de la Commission de l’océan indien, les Comores doivent renforcer la coopération régionale en matière de gestion des ressources marines, de la surveillance des activités illégales et le partage de connaissance.

Quelles priorités notre pays souhaite-t-il faire valoir pendant les échanges ?

Il est important de renforcer la résilience de nos écosystèmes marins face aux effets du changement climatique. Ensuite, lutter contre la pollution marine, notamment la pollution par les plastiques. Parmi les priorités, nous avons besoin de plus de formation, faire la promotion de la recherche scientifique surtout, le transfert des technologies marines. Et après renforcer la surveillance maritime.

Quelles sont les principales menaces qui pèsent aujourd’hui sur l’océan dans notre région ?

Nous faisons face à de multiples défis. La surexploitation des ressources marines, le trafic marin, la lutte contre le déversement d’hydrocarbures, c’est-à-dire la pollution, sont les principales menaces. On attend la mise en œuvre du traité historique sur les océans, qui renforcera la conservation de la biodiversité marine dans les zones au-delà des juridictions nationales.

Avez-vous prévu de signer ou soutenir des déclarations spécifiques durant cette conférence ?

Comme je l’ai dit précédemment, cette conférence doit aboutir à la signature de l’accord Bbnj (Biodiversity beyond national jurisdiction) qui est le traité sur la conservation de la biodiversité marine dans les zones au-delà des juridictions nationales (la haute mer), pour ensuite aller vers sa mise en œuvre.Toutefois, cette mise en œuvre requiert 60 ratifications. Aujourd’hui nous sommes à 115 signatures dont 21 ratifications. Donc les Comores prévoient de signer cet accord relatif à la protection des océans et des mers.Et la ratification devra suivre les procédures internes du pays, c’est-à-dire l’examen préalable et le feu-vert du parlement.

Quelles politiques ou actions concrètes ont déjà été mises en place par notre pays pour protéger l’environnement marin ?

Pour les actions, nous avons la mise en place des aires protégées. Le président a pris un décret pour classer 6% de notre mer en aire protégée. Nous avons l’adoption et l’application de la loi sur les aires protégées marines et terrestres qui font partie des actions que nous avons mises en place pour protéger l’environnement marin.Nous avons fait la révision de la loi cadre sur l’environnement pour intégrer les aspects du changement climatique et de l’économie bleue. Nous avons la mise en œuvre du protocole de Nagoya qui régule l’utilisation des ressources génétiques, pour bénéficier des retombées financières issue de la valorisation des espèces marines aux Comores.

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