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44ème fête nationale de l’indépendance : Le chef de l’Etat prône l’unité des Comoriens et le renforcement de l’état de droit

44ème fête nationale de l’indépendance : Le chef de l’Etat prône l’unité des Comoriens et le renforcement de l’état de droit

Politique | -   Abdallah Mzembaba

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Les Comoriens ont célébré la fête de l’indépendance samedi 6 juillet dernier dans la matinée à la Place de l’indépendance. Ce 44ème anniversaire a été marqué par la présence de militaires tanzaniens et malgaches venus défiler avec les troupes nationales. Le chef de l’Etat, Azali Assoumani, a de son côté appelé au rassemblement et à l’unité de tous les Comoriens pour soutenir le développement et l’émergence à l’horizon 2030. Pour la première fois, des frères et sœurs de Mayotte ont rejoint leurs frères e sœurs des trois îles pour célébrer la souveraineté de l’archipel retrouvée le 6 juillet 1975

 

Samedi dernier dans la matinée, les Comoriens de l’intérieur et de l’extérieur ont célébré le 44ème anniversaire de l’indépendance. Comme chaque année, la fête a eu lieu à la place de l’Indépendance où le président de la République est arrivé à 8h06. Une arrivée suivie de l’hymne nationale entonnée a cappella par les militaires vite rejoint par le public. A 8h10, Azali Assoumani a passé en revue les troupes avant de prendre place à la tribune officielle occupée notamment par les élus, le gouvernement et le corps diplomatique accrédité dans le pays. Cette année, la France, la Tanzanie et Madagascar ont dépêché des militaires pour la fête, mais seuls les deux derniers cités ont paradé avec les forces comoriennes. Ce 44eme anniversaire de la fête a vu la présence, pour la première depuis plus de vingt-cinq ans, des frères et sœurs de l’île comorienne de Mayotte occupée par l’ancienne puissance colonisatrice.
Le soleil reprend ses droits à partir de 8h35 mais il n’a rien pu faire face à l’engouement du public. Le grand mufti, Saïd Toihir Ahmed Maoulana, reviendra sur la prise de l’indépendance et les hommes et femmes qui se sont battus pour son obtention. L’intéressé insistera ainsi sur l’importance de la liberté et saluera la mémoire de «ceux qui nous l’ont donné». Aujourd’hui, après l’indépendance politique, « il nous faut une indépendance économique ». Selon Saïd Toihir Ahmed Maoulana, la santé et l’éducation sont quelques-unes des chevilles ouvrières du développement. Il en est de même pour la jeunesse et l’emploi pour aller vers l’émergence.
Le président de la République, Azali Assoumani, a, d’emblée, salué la mémoire des pères fondateurs qui ont proclamé l’indépendance le 6 juillet 1975. Pour cette journée « je voudrais ainsi adresser à chacun d’entre vous, mes chers concitoyens, dans le pays et dans la diaspora, mes plus chaleureuses félicitations ».

Parachever l’indépendance de notre pays


Garant de l’unité nationale, le chef de l’Etat ne manquera pas de souligner la présence d’une délégation venue de l’île comorienne de Mayotte et d’adresser ses vœux aux frères et sœurs de Mayotte. Il aura également une pensée pour les différents partenaires bilatéraux et multilatéraux ainsi que les détachements militaires qui ont fait le déplacement depuis la France, la Tanzanie et Madagascar « pour rehausser de leur présence cette fête nationale ».


Pour le chef de l’Etat, il est indispensable de rappeler « aux générations présentes et futures que nous avons un devoir de préserver les acquis de cette indépendance que nos aînés ont su conquérir pacifiquement. En effet, il nous appartient de continuer leur œuvre en parachevant notre indépendance parle recouvrement de l’intégrité territoriale de notre pays et par l’intégration de l’île comorienne de Mayotte dans son ensemble naturel ». Parce que « parachever l’indépendance de notre pays, c’est œuvrer pour consolider l’unité nationale, la démocratie, la paix et la stabilité et assurer le développement socioéconomique et la prospérité de notre pays. C’est pourquoi, nous nous sommes donnés comme ambition, de faire de l’Union des Comores un pays émergent à l’horizon 2030 et cela implique nécessairement l’instauration et le renforcement d’un état de droit », affirme Azali Assoumani. Mais pour lui, « dans un état de droit, chaque citoyen doit aussi reconnaitre et s’acquitter de ses devoirs avant de réclamer des droits ». Seulement, « l’Etat qui est garant de l’intérêt général ne saurait se soustraire de ses obligations et se réfugier dans la défense d’intérêts particuliers ou partisans ».
Le chef de l’Etat appellera donc au rassemblement pour qu’ensemble on « œuvre pour l’évolution de notre pays vers une nation moderne. C’est envisager et construire ensemble, un avenir meilleur, un pays économiquement solide, socialement tolérant, un pays d’avenir et d’espérance. L’autorité de l’Etat doit être accompagnée et respectée pour plus d’efficacité ».

La construction des infrastructures routières

C’est dans ce sens que conformément aux pouvoirs que lui confère la Constitution, le président a gracié partiellement ou totalement certaines condamnées par la Cour de sûreté de l’Etat. « Cette mesure s’inscrit dans le cadre du processus que j’ai initié pour renouer avec la quiétude et la sérénité dans le pays après les épreuves traversées tout au long du processus engagé avec les Assises nationales, le référendum et conclu par les dernières élections. Et je prendrai encore toutes les mesures lorsqu’elles seront nécessaires à la paix, à la sécurité du pays et à la cohésion nationale », assure le chef de l’Etat. Sensible «aux difficultés quotidiennes que vous vivez et je comprends parfaitement vos inquiétudes, voire parfois les mécontentements. C’est pourquoi je me suis fait le devoir de prêter une oreille attentive à vos doléances. Je voudrais alors vous demander de bien vouloir continuer à faire confiance à mon gouvernement et à moi-même car notre objectif c’est de faire en sorte que vos conditions de vie continuent de s’améliorer chaque jour davantage». Aussi Azali Assoumani promet-il que son gouvernement ne ménagera aucun effort et «poursuivra les actions engagées aussi bien concernant la vie quotidienne, la sécurisation des recettes de l’Etat, la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption que celle relatives à l’énergie, au parachèvement de la construction des infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires sans omettre celles qui concernent la santé et l’éducation avec en filigrane, la volonté de résoudre le problème de l’emploi des jeunes». Il citera en exemple « le paiement continue des salaires sans pour autant entraver la continuité de l’Etat ».

 


Pour la liberté d’expression, elle « doit aller de pair avec le respect des textes, des institutions de la République, des biens d’autrui et des biens publics. Elle ne peut se pratiquer au détriment des efforts consentis pour chacun, et tous les acquis déjà enregistrés ». A la fin du discours du chef de l’Etat, les forces armées comorienne et tanzanienne se sont illustrées avec des parades. L’Armée nationale de développement a ensuite fait une démonstration d’arts martiaux hautement apprécié par le public. La cérémonie a été clôturée par le défilé des troupes et le défilé motorisé.

 

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