Bourhane Hamidou, innove, en termes d’approche aux électeurs. Pour espérer glaner plus de voix, le candidat du slogan « Wuwoneha » (en langue comorienne, terme employé pour annoncer la vue du croissant lunaire, au tout début du mois du calendrier musulman) est vite reparti au plus près des citoyens. A bord de sa vieille Renault Megan, le natif de Singani ya Hambu sillonne les localités, d’abord de l’île de Ngazdja, et mène une campagne à l’ancienne, marquée par des portes à portes. Il multiplie également les participations dans les cérémonies coutumières et se rend d’une localité à une autre pour la prière de vendredi.
Lutter contre l’oisiveté des jeunes
Le candidat malheureux à la présidentielle de 2016 réitère une stratégie qui a aaporté ses fruits, où il était arrivé en quatrième position sur douze candidats. Il privilégie ainsi les réunions restreintes qui lui permettent d’échanger de vive voix avec le public, plutôt que les grands rassemblements, coûteux et épuisants.
A Mtsangadju, Bourhane Hamidou a rappelé aux plus jeunes qu’il n’est pas un inconnu dans la localité, pour y avoir passé une partie de son enfance. « Je voulais vous rappeler que j’ai transporté des blocs de pierres sur mon dos pour la construction de la mosquée de vendredi. J’ai pris part aux travaux de construction de la maison du préfet. J’ai baigné comme tout enfant de cette ville sur Ntsohe. J’ai passé mon enfance avec commissaire Mmadi», a-t-il dit, sous les applaudissements de l’assistance. «Mtsangadju est une ville historique qui a contribué pour le pays. Ses responsables jouissaient d’une réputation qui allait au-delà de la région», a-t-il ajouté, appelant les jeunes à s’approprier ce « très bel héritage». Le candidat a ensuite recadré ceux qui pointent du doigt les jeunes, les accusant de délinquance. «Nous n’avons pas des délinquants, nous avons plutôt des mécontents», a-t-il martelé.
Et d’enchaîner : «Car ces derniers sont des jeunes qui sont aujourd’hui titulaires de bac et plus. Après leurs études à l’Udc, au Sénégal, en France, faute de perspectives, ils passent leur temps dans les places publiques.» Cet ancien ministre de l’Intérieur s’est engagé à prendre des mesures visant à lutter contre l’oisiveté des jeunes, en redynamisant la formation professionnelle et technique et en créant des emplois pour eux. Parmi ses engagements politiques, c’est la sécurité alimentaire. « Il n’est pas possibles que dans un pays comme le nôtre, qui est entouré de mer, disposant d’une terre fertile, l’on achète un kilo de poisson à 4 000, voire 5 000 francs, et une main de banane à 2 000 francs », a-t-il regretté, promettant de mener une lutte contre la famine. « Dans ce pays, nous avons tout ce qu’il faut pour son développement. Mais il nous manque de la volonté politique », a-t-il dit.
Autres promesses de Bourhane, c’est le vote de la diaspora. Il assure que les Comoriens établis à l’étranger commenceront à voter dès les prochaines législatives. Il s’agit également de mettre sur pieds une compagnie aérienne semi-publique, dans laquelle, le secteur privé serait majoritaire. « Nous avons la ferme volonté d’aligner ce pays au même rang que ses voisins, Maurice, Seychelles, Kenya ou la Tanzanie. C’est maintenant ou jamais. Je vous appelle à m’accorder votre confiance, le 14 janvier prochain. Ensemble, nous allons transformer ce pays », a-t-il conclu.