Quelques heures après la proclamation définitive des résultats des élections présidentielle et gubernatoriale, le président nouvellement réélu, Azali Assoumani, a fait une adresse à la nation hier soir, à partir du palais de Beit-salam. Il a, d’emblée, annoncé qu’il reprend d’une manière effective ses fonctions. «Les résultats officiels de l’élection présidentielle et celle des gouverneurs des îles, proclamés par la Cour suprême confirment ma réélection dès ce jour et mettent fin à mon statut de président en congé. Ils consacrent également l’élection d’Anissi Chamsidine comme gouverneur de l’île autonome de Ndzuani et ouvrent la voie du second tour pour l’élection des gouverneurs de Ngazidja et Mwali», a réagi le président de la République avant d’adresser ses remerciements aux différents acteurs en charge de l’organisation des élections.
«Je tiens ici à saluer les institutions nationales, régionales, insulaires et communales, en charge de ces scrutins, pour le travail effectué, en vue d’assurer le bon déroulement global de ces élections, dans la paix et la sécurité, ainsi que l’ensemble de nos partenaires bi et multilatéraux qui ont bien voulu nous accompagner dans ce processus», a-t-il dit. Tirant le bilan de l’organisation du scrutin, le chef de l’État est revenu sur le rôle joué par les forces de l’ordre. Il s’est appliqué à rendre hommage à l’And et aux forces de police «pour les missions qu’elles accomplissent au quotidien, pour assurer notre sécurité et la libre circulation des personnes et des biens. Je salue en particulier le professionnalisme qui a été le leur ainsi que le sang-froid dont elles ont su faire preuve, tout au long de ce processus électoral».
Joindre nos efforts pour le pays
Pour clôturer le chapitre des remerciements, Azali Assoumani soulignera «le patriotisme et le civisme» des Comoriens «qui ont su relever le défi». Revenant sur la mission qui est désormais sienne, le président réélu affirme avoir conscience du poids des responsabilités qui incombent à sa personne «aujourd’hui plus que hier». «En effet, cette confiance renouvelée me fait l’impérieux devoir de mettre en œuvre, dès aujourd’hui, le projet de société que je vous ai proposé lors de la campagne électorale et que vous avez majoritairement approuvé par vos suffrages. Mais la priorité ici et maintenant, reste la consolidation de l’unité nationale, de la paix, de la sécurité et de la cohésion sociale», devait-il rappeler.
L’unité nationale
Il estime que la priorité reste la consolidation de l’unité nationale. Pour le chef de l’État, «la période électorale que nous venons de traverser a été une épreuve pour notre Nation. Des évènements malheureux ont émaillé le scrutin et la période post-électorale. Les forces malintentionnées, habituées à entraver la stabilité et le développement de notre pays, ont refait surface».
Réconcilier les cœurs
Il retiendra de cette période, le renforcement de nos institutions avec une confirmation de la démocratie par la voie des urnes ayant abouti à une alternance pacifique et à la continuité de l’État. Raison pour laquelle, il affirmera que son premier devoir n’est autre que la préservation de ces acquis et de mettre le paquet pour «un retour rapide à la normale». Le président continuera en affirmant que le temps de la compétition électorale avait connu son épilogue avec en point d’orgue la proclamation définitive des résultats. «Ainsi est venu le temps du travail et des solutions où l’État assume pleinement ses droits et devoirs. En effet, les évènements alarmants de ces derniers jours, nous ont montré que notre pays reste fragile. C’est pourquoi, comme d’habitude, je ferai de la paix et de la sécurité, dans notre pays, mon cheval de bataille. La paix et la sécurité dans notre pays sont et restent nos principales richesses et nos biens les plus précieux. J’y veillerai avec la plus grande rigueur», devait-il détailler dans son discours avant d’afficher une volonté de réconcilier les cœurs en priorité.
«Ainsi, comme à la veille des Assises nationales et du référendum constitutionnel et en conformité avec ma volonté, maintes fois réaffirmée, de dialogue inter-comorien permanent, je tends avec humilité la main à tous les acteurs de la classe politique, au premier rang desquels mes frères candidats à ces élections et les partis politiques de l’opposition, pour que nous œuvrions ensemble, en vue de restaurer la confiance, durement éprouvée par la compétition électorale. Mais sans vous tous, mes chers compatriotes, rien ne peut se construire. C’est ensemble que nous réussirons», lance-t-il en guise d’appel non sans afficher sa volonté à honorer ses engagements pris durant la campagne électorale, notamment en rendant notre pays «politiquement plus stable, économiquement plus fort, socialement plus solide en bâtissant ensemble un pays de droit». Le chef de l’Etat insistera en langue nationale sur son appel aux acteurs politiques en particulier les candidats malheureux à se joindre à lui après l’investiture «pour faire en sorte d’oublier les derniers évènements malheureux, les éviter à l’avenir, réconcilier les cœurs, travailler d’arrache-pied pour atteindre l’Emergence en 2030».