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Affaire des clous de Bandar es Salam : “Les coupables seraient éligibles à la peine de mort”

Affaire des clous de Bandar es Salam : “Les coupables seraient éligibles à la peine de mort”

Politique | -   Mohamed Youssouf

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Réunis en conférence de presse conjointe, Ridja et Radhi ont ténu à dénoncer vivement ce qu’ils qualifient d’apologie au terrorisme et à la banalisation de l’acte perpétré à l’aéroport de Mwali lundi 19 février dernier. Pour le secrétaire général du parti Ridja, “ceux qui se réjouissent ou qui trouvent des justifications à cette tentative d’attentat sont assimilables aux auteurs”. Rappelons que certaines personnes sont actuellement dans les mains des forces de l’ordre et l’enquête se poursuit. Pour les deux leaders, les politiciens ne doivent pas s’auto-accuser à moins d’avoir des éléments de preuve.

 

Avant-hier samedi, s’est tenue une conférence de presse au restaurant Cœlacanthes dont l’objet consistait à dénoncer les déclarations de certains politiques qui trouveraient des circonstances atténuantes à l’acte de déversement de clous à l’aéroport de Mwali.

Les conférenciers à savoir l’ancien ministre de l’Intérieur, Houmed Msaidié et le secrétaire général du parti Ridja, Ahamada Mohamed Baco, ont tenu à se dissocier du volet judiciaire pour concentrer leur désolation sur ceux qui essaieraient de justifier ce qu’ils qualifient de

 

tentative d’attentat contre le président de la République et sa délégation. Pour l’ancien ministre, nous sommes là pour nous insurger contre l’apologie du terrorisme parce que certains tentent de justifier cet acte gravissime. C’est une honte que des politiciens responsables expliquent que cette tentative d’attentat est le résultat de la gestion du gouvernement.

 


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Poursuivant dans son raisonnement, Houmed Msaidié pointe du doigt les Comoriens de l’étranger qui chercheraient à banaliser ce qui s’est passé à Mwali. “Les Comoriens de la diaspora sèment le doute et banalisent cet acte. Ils parlent de complot sur les réseaux sociaux mais ce qu’il faut savoir, personne n’oserait tenir de tels propos en France ou en Afrique du Sud par exemple.

Nous avons subi les conséquences de l’attentat de 1993 attribué à un Comorien. Les américains avaient élu domicile aux Comores pendant 10 ans” a-t-il expliqué. Si l’enquête est entre les mains des autorités compétentes, le Ridja et le Radhi appellent à éviter les accusations gratuites sans fondement. Pour eux, les politiciens ne doivent pas s’auto-accuser à moins d’avoir des éléments de preuve.


Eviter la banalisation

Ils faisaient référence aux informations qui évoquent un possible complot du gouvernement. Rappelons que des arrestations ont eu lieu et que les principaux accusés sont transférés à Moroni depuis vendredi dernier. En parlant d’arrestations, les coupables de cet acte seraient

 

éligibles à la peine de mort, à en croire un des conférenciers. Les actes de cette nature ne sont pas régis par le code pénal mais plutôt par une loi spéciale de 1980. Nous n’avons pas aboli la peine de mort et les coupables de cette tentative d’attentat y seraient éligibles. Il y a eu un début d’exécution mais pour des raisons indépendantes à la volonté des auteurs, l’action a heureusement échoué. N’oublions pas qu’ils projetaient de tuer éventuellement des Comoriens, a tenu à justifier Me Ahamada Mohamed Baco.


Ce dernier a envoyé une pique à l’opposition en rappelant qu’ “en 2010-2012, il y a eu une tentative de coup d’Etat contre le gouverneur de Ndzuani de la part d’individus venus de Mayotte. Ceux qui justifient aujourd’hui la tentative de Bandar es Salam avaient envahi à l’époque les rues des trois îles pour dénoncer cet acte. Aujourd’hui ils justifient l’injustifiable”.

S’adressant aux expatriés, Me Baco rappelle que les conséquences de cet acte peuvent toucher tout le monde. “L’organisation de l’aviation civile internationale note régulièrement les aviations civile des pays. Par conséquent, cet acte pourrait dissuader des compagnies à desservir les Comores. Une conséquence qui impacterait directement nos compatriotes de l’étranger. Nous serions dans un territoire de non droit”, a-t-il illustré.

Au cours de cette conférence de presse, Houmed Msaidié a révélé qu’un suspect appréhendé aurait montré aux enquêteurs, d’autres endroits de l’aéroport qui étaient infestés par les clous.


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