Dans un premier temps, cet enseignant à l’Université des Comores, décrit son jeune frère, Ismaël Ahmed Kassim, placé en détention provisoire avec son compagnon, Hamada Almoutawakil depuis deux semaines.
D’emblée, je tiens à vous signaler qu’Ismaël Ahmed Kassim n’est ni un aventurier, ni un terroriste. C’est un simple citoyen, marié et père de trois enfants en bas âge, dont un bébé de 4 mois. Un citoyen honnête et probe, qui se bat toujours et dans une dignité très bien assumée pour avoir une vie décente pour lui-même et sa famille raconte-t-il.
Un homme qui dirige avec courage des activités génératrices de revenus dans les domaines du commerce de la pêche et qui ne fait pas de politique, n’attendant rien des acteurs politiques selon les mots du rédacteur de la lettre.
Ibrahim Ahmed Kassim insistera également sur le fait que son frère, n’est pas un délinquant n’ayant jamais compromis ni de près, ni de loin, à des actes de nature à mettre en danger l’ordre public.
“Un héros et non un terroriste”
Il relèvera aussi le caractère respectueux, et paisible d’Ismaël Ahmed Kassim animé toujours d’une conscience professionnelle.
En vérité, si nous sommes unanimes pour reconnaître qu’un accident a été évité le lundi 19 février 2018 à l’aéroport de Mwali, c’est grâce à l’alerte donnée par mon petit frère Ismaël Ahmed Kassim, qui a découvert et signalé la présence des clous répandus sur la piste de l’aéroport de Bandar es Salam, Mwali écrivait-il
en guise de rappel. Avant de soulever un bon nombre de questions. “Est-ce à dire que mon frère est un lâche et un terroriste pour avoir fait correctement son travail et sauvé des vies humaines, notamment la vôtre, Monsieur le Président ? Que lui reproche-t-on vraiment ?”, s’interroge-t-il.
“Partout aux Comores et ailleurs” a-t-il tenu à souligner, “on estime que celui qui signale un danger aussi grave et qui permet d’éviter un accident est considéré comme un héros national et non un dangereux terroriste”. A la fin de sa lettre, l’ancien coordonnateur du projet Paepa, déplore l’arrestation “abusive” de son frère. Laquelle arrestation aurait été effectuée dans des conditions illégales,
dans la mesure où aucune preuve matérielle ne le lie aux clous répandus sur la piste de l’aéroport de Mwali expliquera t-il.
Il conclura “dès lors, et dans la mesure où la présomption d’innocence est inscrite dans le droit positif comorien et dans les conventions internationales auxquelles les Comores font parties, au nom de ce droit interne et international, sa mise en liberté immédiate et inconditionnelle s’impose d’elle-même, dans l ’intérêt de sa famille, qui souffre énormément, et pour la crédibilité nationale et internationale de l’État comorien”.
Avant de rassurer que “pour les besoins d’un procès, rien n’empêchera son frère de se présenter au Tribunal en cas de nécessité”.