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Affaire des lingots d’or-Extradition I Moroni a accepté la doléance de l’Etat malgache

Affaire des lingots d’or-Extradition I Moroni a accepté la doléance de l’Etat malgache

Politique | -   Abdou Moustoifa

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Le ministre de la Justice, Djae Ahmada Chanfi, assure que dès lors que la justice comorienne souhaitera auditionner les citoyens, la partie malgache facilitera le processus.

 

Les malgaches viennent d’obtenir gain de cause. Après deux jours de négociations, la délégation conduite par le ministre malagasy de la Justice Herilaza Imbiki, a réussi à repartir avec les deux citoyens réclamés depuis près d’une semaine par les autorités de la Grande île. C’est hier à l’aube que l’avion qui les a ramenés a décollé de l’aéroport de Hahaya. L’opération a été supervisée par le procureur de la République, Ali Mohamed Djounaid, selon le ministre de la Justice.


Lors d’un entretien accordé à Al-watwan, Djae Ahmada Chanfi a dévoilé les raisons pour lesquelles son gouvernement a extradé Pacheco Azaly Failaza et Stenny. Ces derniers se trouvaient à la maison d’arrêt de Moroni et étaient inculpés pour corruption, participation à un groupe criminel organisé, contrebande et intéressés à la fraude.


«On a accepté parce que Madagascar, un Etat ami et voisin a émis un vœu. Il est non seulement justifié juridiquement mais il est fondé par rapport à la convention de 76. Et les discussions que nous avons eues nous ont permis de voir en long et en large les tenants et les aboutissants du dossier. Rappelons que cette affaire préoccupe l’Etat malgache et ces personnes étaient déjà recherchées», s’est justifié le ministre.


Sur le non-respect supposé de l’article 6 de la convention qui donne l’autorisation à l’Etat requis de refuser l’extradition si la personne fait l’objet d’une inculpation dans l’Etat où elle réside. Pour le Garde des sceaux, cette disposition laisse le libre choix au pays de le faire ou pas. «Donc, il y a une éventualité. Elle peut aboutir ou pas», a insisté Djae Ahmada.

Visio-conférence

L’article 11 de la convention prévoit une audience publique.La personne visée par la demande d’extradition doit être entendue par le ministère public avec l’assistance de son avocat. Le ministère qui n’a pas confirmé la tenue de cette audience nous a renvoyé au juge d’instruction et au parquet. «Quand le parquet m’a remis l’arrêt, cela signifie que tout est conforme», a conclu le ministre qui a assuré qu’en cas de besoin, le juge d’instruction comorien pourrait entrer en contact avec les inculpés et les interroger par visio-conférence.


Il a ajouté dans la foulée : «Ces prévenus ont des antécédents, car recherchés depuis la saisie en Afrique du Sud de 73 kg d’or. On ne voyait pas l’intérêt de ne pas les extrader et suivre parallèlement l’évolution de l’enquête». L’un des avocats des prévenus, Aicham Itibar, avait émis «des craintes sur la sécurité de ses clients».Les autorités judiciaires comoriennes parlent «d’allégations injustifiées», ajoutant que «rien ne prouve qu’ils ne bénéficieront pas d’un traitement juste».


L’avocat des deux malgaches extradés estime que ces derniers «risquaient pour leurs vies une fois à Madagascar, pointée du doigt dans un rapport d’Amnesty international datant de 2020». Sur ce point le ministre Djae Ahamada se refusant de tout commentaire sur le sujet a juste répondu que «Madagascar était un pays souverain».


Quant au sort de l’or gardé à Moroni, il n’a pas été restitué tout comme l’a fait l’Afrique du Sud qui vient elle aussi d’accepter l’extradition des trois Malgaches arrêtés il y a un an dans le pays.

 

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