Des responsables de l’opposition se sont exprimés sur l’affaire du trafic de lingots d’or au cours d’une conférence de presse organisée hier mardi, à l’hôtel Le Retaj à Moroni. Le porte-parole du Front commun des forces vives a fait savoir que la déclaration faite par le procureur de le République aurait “déçu la quasi-totalité de la population car aucune manifestation de vérité ou de clarté n’y a été émise”, selon Ibrahim Abdourazakou (Razida).
L’origine et les raisons du départ du jet privé, celles autorisant Faridi Abodo à détenir des armes ont été les principaux points abordés par les conférenciers. Le secrétaire exécutif du Front commun, Ahmed Hassani El-Barwan a, dans un communiqué rendu public, “condamné la dissolution de la commission nationale de lutte contre la corruption par simple décret et d’autres institutions devant faire face à de tels actes qui nuisent la réputation de notre pays et mettent en doute notre sécurité».
Au sujet de la question des lingots d’or, les conférenciers et membres de l’opposition ont affirmé “attendre des réponses que réclament les Comoriens et l’exigence de toute vérité car ceci fait partie de leurs principes”. Dans ce communiqué on déplore “le silence du parquet suite à la saisie des armes dans cette affaire” ainsi que “les quantités de drogues découvertes à l’aéroport de Hahaya”. Ils ajoutent que tout cela “démontre bien que l’institution n’entend même pas considérer ces actes répréhensibles malgré le fait que des comoriens aient été renvoyés devant la cours de sûreté de l’Etat pour des délits des droits commun”, lit-on dans le même communiqué.
“Nous sommes en droit de nous demander contre qui ces armes allaient être utilisées ? Pourquoi le parquet de Moroni n’avait-il pas visé les dispositions du code pénal comorien qui répriment la détention illégale d’armes à feu lors de l’ouverture de l’information judiciaire ? “, se demandent les responsables du Front commun.
Pour sa part Me Ahamada Mahamoud estime que le gouvernement a apporté une courte explication et qu’une clarté s’impose, selon lui, pour rassurer les citoyens envahis par des doutes en particulier sur l’affaire des lingots. “Si en moins de quatre mois 11 actes de trafic sont enregistrés combien seront-enregistrés durant l’année”, a-t-il lancé.
Qui est derrière l’acte ?
L’avocat, arrivé en seconde position à l’issue de l’élection présidentielle de mars 2019, a ainsi parlé d’une complicité présumée de plusieurs personnes car chaque passager est contrôlé une fois sur place. “L’atterrissage d’un vol exige une implication des plusieurs autorités, il est donc difficile de comprendre que des cas de transferts illégaux se répètent dans notre aéroport”.
S’appuyant sur la déclaration du procureur de la République détaillant “les montants des pots de vin des acteurs impliqués”, il a émis des incertitudes sur la moralité des agents de l’aéroport de Hahaya, estimant que “celui qui a cédé à une modique somme cèdera encore une fois si le montant est important”, a -t-il conclu en appelant une révision des conditions de travail du personnel de l’aéroport.
Hamidou Ali