C’est un ministre de l’Intérieur à la fois heureux et ferme qui a accueilli la presse samedi. Mohamed Daoud parle d’une réussite au vue des résultats provisoires de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Il tiendra ainsi à féliciter l’ensemble des acteurs au premier desquels le président de la République. Pour lui, ces derniers vont désormais «permettre aux recommandations des assises nationales d’être mises en place». Par rapport aux observateurs internationaux, Mohamed Daoudou rappellera qu’ils ont bien fait le déplacement montrant «la crédibilité du processus». Interrogé sur la sortie médiatique d’un des missionnaires, Jules Hoareau, de la Force en attente de la région Afrique de l’Est (Easf) dans les colonnes de Le Point, le ministre répondra que l’intéressé parlait «en son nom et n’engageait pas la mission».
«Processus non entâché»
Dans cette sortie, Jules Hoareau dénonçait des irrégularités mettant «en doute la crédibilité du processus électoral». Pour autant, Mohamed Daoudou déclare que le processus n’est pas entaché. Il blâmera, par ailleurs, les sorties sur Radio France internationale qui n’ont, entre autres, pas condamné l’acte perpétré contre Ali Radjabou.
Aussi, «l’opposition ne sait plus quoi faire et refuse de répondre si elle va, oui ou non, se présenter à la prochaine élection présidentielle», dira le ministre de l’Intérieur. Toujours sur l’Easf, Mohamed Daoudou dit ne pas savoir pourquoi elle «a annulé sa conférence de presse devant servir à la présentation de son rapport sur le scrutin. Le gouvernement avait envoyé des représentants mais la conférence a été annulée sans qu’on sache pourquoi».
Pour ce qui est des journalistes qui étaient sur le terrain et qui ont constaté un faible taux de participation et des irrégularités : «vous n’étiez pas suffisamment nombreux pour vous rendre dans tous les bureaux de vote. Nos agents eux l’ont fait et leurs chiffres concordent avec ceux de la Ceni. La Cour nous dira ce qu’il en est et on se soumettra à sa décision». Mohamed Daoud reviendra enfin sur le cas Ali Radjabou, «sauvagement» attaqué dans un bureau de vote du quartier Sans Fil Moroni le jour du scrutin.
Et pour le ministre de l’Intérieur, il n’y a aucun doute «c’est l’Union de l’opposition qui en est l’auteur». Si l’enquête est en cours et que de nombreuses personnes ont été arrêtées, Mohamed Daoudou est persuadé qu’il s’agit là de l’œuvre de «l’opposition».
Un acte qu’il condamne fermement avant de faire savoir que le gendarme Ali Radjabou a été évacué à Maurice pour subir des soins. Depuis, les forces de l’ordre sont à la recherche «des personnes qui sont liées, de près ou de loin, à cette affaire». «L’opposition n’est aucunement opprimée, elle paie ses sorties et ses appels à la violence mais ça c’est à la justice de se prononcer. Notre priorité c’est la sécurité des Comoriens et du pays et nous veillons à ce qu’elle soit assurée».