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Ali Mliva Youssouf I «Des choses peuvent toujours émerger à l’issue d’une discussion»

Ali Mliva Youssouf I «Des choses peuvent toujours émerger à l’issue d’une discussion»

Politique | -

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Quelques jours après le discours du chef de l’Etat réitérant la proposition d’un «dialogue constructif» avec toutes les forces vives du pays, son conseiller spécial chargé des Affaires politique et secrétaire général de l’Alliance de la Mouvance présidentielle (Amp), Ali Mliva Youssouf, a livré ses impressions à Al-watwan au cours d’un entretien fait hier, jeudi. L’entretien

 

Le président Azali Assoumani vient de réitérer sa volonté de tenir un dialogue national. Mais l’opposition semble un peu réticente à cette proposition. Qu’en pensez-vous ?
La réticence de l’opposition n’est pas justifiée d’autant plus que pour nous, si le président Azali a lui-même pris cette initiative, c’est par ce qu’il estime qu’il a le devoir en tant que chef suprême de la Nation de le faire et ceci dans l’unique objectif de consolider la paix et la concorde civile. Vous en conviendrez avec moi qu’un dialogue n’est possible que lorsque ceux qui le tiennent, parviennent à mettre de côté leurs prétentions exagérées et démesurées et malheureusement la partie adverse reste figée, désorientée et dépassée par la réalité des événements. Je rappelle que le pays n’est pas en crise politique mais que d’autres veulent envenimer la situation.

 

N’empêche que l’irritation semble ne pas s’estomper.
Il y a des gens qui sont mécontents par ce qu’ils se disent que ce sont eux qui doivent légitimement incarner la Nation plus que d’autres. Donc, ils font tout pour faire croire que nous sommes en situation de crise profonde.

Le chef de l’Etat a affirmé, dans son discours prononc

é à l’occasion du 1er Muharram, la disponibilité de l’Union africaine à accompagner ce dialogue. Quelle est votre réaction par rapport à cela ?
Pour nous, l’Union africaine est une organisation continentale dont les Comores sont membres. Il est tout à fait légitime qu’elle s‘intéresse à notre pays dès lors qu’elle le juge nécessaire. Si le président l’invite à venir nous accompagner et à se parler, cela dénote bien sa réelle volonté à échanger avec ses frères et sœurs comoriens malgré leur position extrême qui a toujours prévalue. Je rappelle qu’Azali Assoumani a invité à maintes reprises cette opposition au dialogue. Mais cette dernière dit ne pas le reconnaitre comme chef de l’Etat, et ne voulant pas peut être se contredire, elle a toujours refusé. Je pense que si j’ai un conseil à donner à nos amis de l’opposition, c’est de revoir leur position puisqu’ au demeurant, Azali est un président reconnu par le peuple comorien et la communauté internationale.
Et le président travaille pour faire avancer le pays.

 

Qui dit dialogue dit concession de part et d’autres. Quelles seront les concessions possibles si dialogue-il y a ?
Vous savez, je ne peux pas, pour l’instant, parler des concessions que pourrait faire le président car pour moi, le pays et je le répète n’est pas en crise politique. Il y a des encadrements à faire pour lever les incompréhensions des uns et des autres et de nous projeter vers l’avenir de façon sereine et apaisée.
Au-delà de tout, j’admets que lorsqu’on est engagé dans un processus de discussion, des choses peuvent émerger et devenir structurantes par rapport à des objectifs précis. C’est ce qui peut être appelé concessions. Pour la Mouvance présidentielle, 2018 et 2019 ainsi que la réforme constitutionnelle n’entrent pas en ligne de compte. On parlera d’autres choses mais pas de remettre en cause le changement institutionnel intervenu. Je rappelle que c’est le peuple, à travers les assises nationales, qui a proposé le changement des institutions nées de l’Accord-cadre de Fomboni et qui n’ont pas porté les rêves de développement que le peuple escomptait.
Propos recueillis par
M.Mbaé

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