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Ali Mohamed Soilihi-Nouveau bureau de l’Union africaine I «Cette élection du président Azali Assoumani n’est pas le fruit du hasard»

Ali Mohamed Soilihi-Nouveau bureau de l’Union africaine I «Cette élection du président Azali Assoumani n’est pas le fruit du hasard»

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L’ancien ministre a souligné, avec nostalgie, les moments difficiles traversés par les Comores pendant la crise séparatiste, rappelant «la combativité et la persévérance» du président Azali Assoumani aux années 2000 pour épargner son pays de l’éclatement en se battant pour la signature de l’Accord historique de Fomboni du 17 février 2001 qui scella la réconciliation nationale. Les Comores célébreront les 20 ans de cet accord ce mercredi. Il est aussi revenu sur la vision de l’Emergence des Comores à l’horizon 2030 portée avec conviction par le chef de l’Etat. Dès lors que l’organisation continentale fait de la paix, l’unité et le développement de l’Afrique son principal tryptique, l’élection à la deuxième vice-présidence de l’Union africaine est, pour Ali Mohamed Soilihi, «une consécration d’un patriote qui a mis sa conviction et son engagement permanents à préserver l’unité du pays, source de paix et de développement». Entretien.

 

«Je saisis tout d’abord l’occasion pour féliciter le chef de l’Etat de son élection au poste de deuxième vice-président de l’Union africaine», a tenu d’abord à souligner Ali Mohamed Soilihi en préliminaire au cours de l’entretien exclusif accordé à Al-watwan, samedi 13 février.
L’ancien ministre, membre de première heure de la Convention pour le renouveau des Comores (Crc), est un compagnon du chef de l’Etat et voit l’élection de ce dernier à ce poste «une consécration d’un homme et d’un chef d’Etat dont le parcours politique est, plus qu’un cas d’école, une expérience de vie politique très originelle, singulière et exemplaire».

Un fondateur de l’Union africaine

Pour lui, cette distinction doit être replacée dans un contexte qui se rapporte au passé politique personnel d’Azali Assoumani et les ambitions propres de l’Union africaine dont il a lui-même participé à sa création et à sa transformation historique. Le chef de l’Etat étant l’un des premiers défenseurs de l’acte fondateur de l’Union africaine signé en juillet 2002 à Durban en Afrique du Sud, il reste, pour Ali Mohamed Soilihi, un témoin oculaire, un fondateur de l’Union africaine; il connait bien l’histoire et les rouages pour avoir incarné ces 20 dernières années toujours ses valeurs chères.
L’ancien ministre a souligné, avec nostalgie, les moments difficiles traversés par les Comores pendant la crise séparatiste, rappelant «la persévérance et la combativité» du président Azali Assoumani aux années 2000 pour épargner son pays de l’éclatement en se battant pour la signature de l’Accord historique de Fomboni du 17 février 2001 qui scella la réconciliation nationale.


Il est aussi revenu sur la vision de l’Emergence des Comores à l’horizon 2030, portée avec conviction par le chef de l’Etat. Dès lors que l’organisation continentale fait de la paix, l’unité et le développement de l’Afrique son principal tryptique, l’élection à la deuxième vice-présidence de l’Union africaine est, pour Ali Mohamed Soilihi, «une consécration d’un patriote qui a mis sa conviction et son engagement permanents à préserver l’unité du pays, source de paix et de développement».
A l’entendre, «le président Azali Assoumani est promu à ce poste par ce qu’il est un ayant droit, par ce qu’il le mérite, par ce qu’enfin, il est requis par ses pairs, pour mettre son expérience en la matière, au service des objectifs de l’institution africaine». Ali Mohamed Soilihi qui fut secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, ajoute que l’Afrique a surtout besoin aujourd’hui de ses enfants, témoins de son histoire propre et de son évolution, pour consolider ses objectifs et faire vivre ses valeurs à l’échelle du continent.

Les performances des Cœlacanthes des Comores

«L’élection au poste de deuxième vice-président de l’Union africaine exprime la reconnaissance, par ses pairs chefs d’Etat africains, d’un homme, d’un leader et d’un dirigeant politique dont l’œuvre nationale et l’ambition affichée de transformation de son pays, les ont convaincus de sa ferme volonté et de sa capacité à contribuer de manière significative d’une part, à la promotion de l’institution africaine, à la défense des intérêts majeurs du continent et d’autre part», indique l’ancien ministre. «Il s’agit d’une expérience marquée par la combativité et l’endurance d’un homme constamment engagé dans la gestion des crises sociopolitiques internes à répétition», a-t-il ajouté.

Pour le choix fait par les chefs d’Etat d’Afrique de l’Est d’élire les Comores et son président, Ali Mohamed Soilihi y persiste encore sur la contribution de l’Union des Comores à la naissance de certaines organisations régionales. Le président Azali Assoumani lui-même fait partie des chefs d’Etat fondateurs de l’Easbrig (Brigade en attente de l’Afrique de l’Est) crée en septembre 2004 avant de devenir l’Easf (Eastern Africa Standby Force). Les Comores avaient abrité à Moroni l’une des réunions importantes en septembre 2010 avant d’assurer la présidence en exercice de l’Easf entre 2019-2020.

«La Force africaine de défense et l’engagement des autorités nationales dans leur fonctionnement, sous l’impulsion du chef de l’Etat, montrent l’importance que notre pays accorde à l’Union africaine, à ses institutions mais également au respect des traités et accords adoptés en commun», rappelle encore Ali Mohamed Soilihi.
Il s’agit, selon lui, d’une reconnaissance au président Azali Assoumani pour «sa disponibilité manifeste à œuvrer pour mutualiser les capacités nationales des pays de l’Afrique de l’Est en vue d’une meilleure intégration multidimensionnelle de la sous-région».

La création de la Zlecaf

L’actuel locataire de Beit-Salam avait joué encore un rôle de leadership pendant l’adhésion des Comores à la Confédération africaine de football (Caf) en septembre 2005 et à la Fifa la même année. Il fait encore aussi partie des 44 chefs d’Etat du continent ayant signé, 13 ans plus tard, en mars 2018 à Kigali au Rwanda, l’accord portant création de la Zone de libre-échange continentale (Zlecaf).
Une institution chère à l’Afrique en raison de ses objectifs de transformation économique des pays pour plus de richesses et d’emplois en faveur de sa jeunesse. Un ensemble de faits et de prises de position d’Azali Assoumani et qui ont convaincu les dirigeants africains de l’attachement réel du président comorien aux idéaux novateurs du continent.

«Le président est un témoin incontestable de l’Union africaine, il est au cœur. Comprenons alors que cette élection du présidente Azali Assoumani n’est pas le fruit du hasard. Elle n’est pas seulement une marque d’honneur, c’est aussi une marque de confiance faite par les pays de l’Afrique de l’Est qui ont proposé et soutenu notre pays et partant notre chef de l’Etat, à ce poste», souligne Ali Mohamed Soilihi, ajoutant que cette confiance faite à l’Union des Comores et à son président sont le résultat de l’attachement profond du pays à l’idéal et à l’honneur de l’Afrique, mais surtout «l’adhésion de notre pays à la Caf, marquée par les performances exceptionnelles des Cœlacanthes, notre équipe nationale de football, aux institutions sous régionales telles le Comesa et la Sadc». Les performances de l’équipe nationale «font honneur au pays et à ses dirigeants», dit l’ancien ministre qui ajoute que cela tire les Comores vers le haut et «inspire le respect» partout en Afrique.

A la question de savoir le message politique que l’on peut tirer de cette élection du président comorien au bureau de l’Union africaine, Ali Mohamed Soilihi parle d’abord «d’un désaveu contre la campagne des détracteurs de la Nation, qui sillonnent ici et là pour ternir l’image du pays et dénigrer son président, tout simplement parce qu’ils veulent le pouvoir en dehors du système démocratique issu du nouveau cadre constitutionnel adopté par la majorité des Comoriens».

Il ajoute ensuite que le Plan Comores Emergentes (Pce) validé par la communauté internationale, la Banque africaine de développement (Bad) en particulier demeure une vision qui s’aligne aux objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et que les dirigeants africains y notent une volonté du chef de l’Etat comorien de toujours partager et défendre les valeurs de l’organisation dans la région et concrétiser ses ambitions dans son pays. «Cette élection exprime ainsi une mention honorable et d’encouragements pour l’engagement du président à œuvrer dans la promotion d’un développement durable, gage de prospérité pour la population comorienne».

L’ancien ministre affirme qu’une année de mandat «ça parait peu pour marquer des actes forts notamment au sein de la sous-région dont on incarne la représentation dans le bureau de l’institution et la défense des intérêts dans la gouvernance courante des activités par la Commission» mais il se montre optimiste quant à la capacité du chef de l’Etat de «faire de ce mandat, un challenge et une réussite qui, à l’avenir, permette à notre pays de rêver à des ambitions plus élevées» et surtout porter «l’institution à son plus haut niveau».

A.S.Kemba

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